FILLE ET SŒUR DE DÉPORTÉS, MADELEINE BURLOT S’EST ÉTEINTE A 89 ANS.
Elle aurait eu 90 ans le 31 août. Madeleine Burlot s’est éteinte le 8 juillet et, avec elle, une partie de la mémoire hirsonnaise. Sa famille était arrivée dans la cité en 1925 où elle avait pris la succession de M. Nollevalle, artisan grainetier, rue Émile Zola. Elle y restera toute sa vie. Quel jardinier de l’époque pouvait oublier de semer quelques routes de la salade « Burlot », connue pour sa croissance rapide et sa remarquable adaptation au climat de Thiérache ?
En mémoire du passé de résistant de Jean et René, son frère et son père, arrêtés dans la nuit du 4 au 5 juin 1944, ce même nom de « Burlot », Jean-Jacques Thomas souhaita la donner à la place justement située face à l’ancienne boutique. « Madeleine, explique le Maire d’Hirson, sera là pour les accueillir à leur retour, assumer sa charge de travail dans la gestion de l’entreprise familiale et contribuer au rétablissement de ses proches. René et Jean font heureusement partie des 400 survivants sur les 12 000 déportés au camp de Neuengamme.
Après avoir soutenu la démarche de Jean et René dans leur travail de recherche et d’identification des corps des fosses communes d’Allemagne, de leur rapatriement et d’aide aux familles, elle remplit régulièrement les colonnes de « La Gazette » de l’histoire et des noms de la Résistance hirsonnaise.Elle succède plus tard à son frère au sein du Conseil d’administration de l’Association de Déportés, Internés et Familles (ADIF), reprenant encore, en cela, la mission qu’ils s’étaient donnée. « C’est à ce titre, ajoute Jean-Jacques Thomas, touché par cette disparition, qu’elle nous a accompagnés avec humilité dans de nombreuses commémorations ». Les obsèques religieuses de Madeleine Burlot seront célébrées ce matin à 10h45 en l’église Notre-Dame de Lourdes.