Premier à s’élancer sous les applaudissements d’un public rompu à l’exercice, malgré une envie visible, le petit Suisse Vivien Streit s’arrête rapidement à 2,06 m que les favoris n’ont pas encore défié. Que le Français de Bobigny Moudoulou connaisse des difficultés à régler la mire, il fallait (un peu) s’y attendre. Ses collègues, comme Tomassi, Vice-champion de France élite, vont, pourtant, surprendre. Plus surprenants se révèlent, cependant, les tâtonnements de l’Italien Marco Fassinotti. Il se reprend à deux fois pour passer 2,10 m avant d’être éliminé à 2,14 m. Cependant à 31 ans, malgré un record à 2,35 m, pour sa reprise et son premier concours de l’année, il avouera être satisfait de sa performance.
Le public se reporte donc sur les cinq sauteurs encore en lice à 2,18 m. Parmi eux deux Français. William Aubatin, la nouvelle étoile du saut national, se qualifie d’entrée avec, à la clef, la meilleure performance de l’année améliorée d’un centimètre. Présent à Hirson depuis qu’il est cadet, Matthieu Tomassi prouve qu’à Hirson, il est, un peu chez lui. Le champion de Gujan-Mestras Ferreira franchit l’obstacle à son dernier essai sous l’ovation d’un public acquis.
Derrière, au propre comme au figuré, le Brésilien Ferreira montre ses muscles tandis que l’homme en forme de ce début de saison, deuxième meilleur performer mondial de l’hiver, Loïc Gasch lui livre un mano a mano. Le saut en hauteur se joue, également, sur un échiquier et la stratégie n’est jamais absente. Pour preuve, le champion suisse fait l’impasse à 2,21 m. il laisse ainsi Aubatin, Tomassi et Ferreira s’user sans passer le cap.
Seul en lice, Loïc Gasch doit donc franchir 2,14 m pour s’imposer avec le minima pour les championnats d’Europe de Paris. Faute de quoi, il devra recourir à un saut de barrage avec Ferreira. Son second essai règle la question. Pour l’honneur, après concerttation avec son coach, il demande alors 2,30 m, soit la meilleure performance mondiale avec, en prime, un record personnel amélioré de trois centimètres. Malgré sa concentration devant la barre, il ne pourra la maintenir sur ses taquets. Droits dans ses chaussettes fruitées, il reste le sauteur hivernal.