« FEMMES ET MIGRATIONS » : A L’EDEN, LOIN DU PARADIS, LES MAUX POUR LE DIRE.
Les femmes constituent aujourd’hui 51% des flux migratoires. Souvent accompagnées de leurs enfants, dans leurs pays d’origine et durant leur douloureux périple, elles ont fait face le plus souvent à des violences physiques et sexuelles. La Libye, notamment, est devenue symbole d’enfer. L’Afghanistan les réduit aujourd’hui à des esclaves. Le colloque organisé à Hirson par la Fédération des centres sociaux avait le mérite de rassembler les représentants des terres d’accueil et comme le rappela, Fatou Mano, la magistrate devenue Sous-Préfète de Château-Thierry, il est important de « porter un regard institutionnel, fonctionnel et citoyen sur le phénomène migratoire et sur la place des femmes ».
Outre la protection internationale qui leur sont dues, face aux crises, « elles doivent pouvoir accéder à la langue, à l’emploi, à la santé ». D’où l’intérêt de sensibiliser les associations et organismes en charge de ces missions et de partager les connaissances. A l’image de l’action d’Intergrapsy venue présenter les conséquences psycho traumatiques des violences subies, de Marie Duchêne, sur le travail d’interprétariat, ou de Cécilia Adams sur l’apprentissage du français. En présence de Nadine Lombardi, Délégué départementale aux Droits des femmes, la question de laïcité fut, évidemment, abordée salle de l’Eden et dans les différents ateliers ouverts.
Les témoignages recueillis et partagés éclairent, en effet, les droits et devoirs de chacun. Les mots pour le dire ne sont pas toujours aisés à prononcer. Aussi douloureux que les maux endurés. A l’image de cette Togolaise, violée à 15 ans, et contrainte de fuir son pays. Accueillie à Saint-Quentin, avec cinq autres femmes, elles ont publié leurs tranches de vie dans un recueil : « Renaître de ses cendres ». Cette renaissance passe également à Hirson par le Centre social, son atelier « Lire, écrire, parler », ses professionnels et ses bénévoles. Par un autre regard également porté sur ces femmes d’abord déracinées, mais en capacité de s’intégrer.