A L’IMAGE DE LA FRATERNITÉ, UNE COMMÉMORATION HIRSONNAISE SOUS LE SIGNE DE L'UNIVERSALITÉ.
Mêler Jacques Higelin et sa « Croisade des enfants », « Tu n’en reviendras pas », d’Aragon, « La Madelon », « Le dormeur du Val », de Rimbaud, « Le Soldat », de Florent Pagny, c’est embrasser le siècle. Y ajouter « La chanson de Craonne » reprise par la jeune soprano Lina André, c’est embrasser l’humanité. A Hirson, la commémoration de l’armistice se veut universelle. A l’image de la fraternité que Jean-Jacques Thomas appela de ses vœux et des hymnes interprétés dans les cimetières français, évidemment, mais, également, roumain, russe et allemand.
« Dans une guerre, rappela-t-il, les victimes ne tombent jamais d’un seul côté ». Aux 362 Hirsonnais dont les noms sont gravés sur le monument aux morts de 14-18, le Maire d’Hirson y associa les 275 déportés roumains, les 243 russes qui, avec 1 301 Allemands, reposent dans la terre hirsonnaise ; ni les 681 Russes et Roumains sortis en 1917 du camp de la mort d’Effry pour être enterrés loin de chez eux.
Présidée dans la nuit hirsonnaise par Benoît Ready, Sous-Préfet, et Jean-Louis Bricout, Député, cette cérémonie éclaira l’Histoire de France, mais, plus encore, celle du département tant il est vrai qu’il est « impossible de comprendre l’Aisne de 2021, si on ignore celle de 1914, avec sa terre trempée de sang, ses villages rasés, ses habitants-otages à jamais résignés ». « Si dans nos cimetières, continua Jean-Jacques Thomas, les croix sont impeccablement alignées, les méandres de l’Histoire ne le seront jamais ».