21 avril 2006
LA ROUTE ET SES TRAVERS
L’actualité sociale semble désormais faire relâche. Le CPE enterré, les lycées et les universités retrouvent, peu à peu, le rythme d’une scolarité (quasi) normale. Le Gouvernement, quant à lui, essaie d’oublier, reprenant sa route et ses travers.
Après les facs occupées, la France découvre le canton béarnais d’Accous et son député, gréviste de la faim. À l’occasion de ce dossier, elle (re) trouve également la concurrence effrénée que se livre, en toutes circonstances, Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy.
Le Premier Ministre et le Ministre de l’Intérieur -faut-il le rappeler également Ministre de l’Aménagement du territoire- ont tenté, chacun à leur manière, de prouver que le maintien de l’entreprise Toyal était dû à leur (seule) intervention.
Dans le même style, l’affaire Clearstream prend la dimension d’une affaire d’État. Jacques Chirac, qui n’avait guère besoin de ça, voit Nicolas Sarkozy se porter partie civile pour découvrir qui l’aurait « mis dans ces fichiers » et si, par hasard, Dominique de Villepin, alors à l’Intérieur, n’aurait pas couvert l’opération.
En coulisse, Alain Juppé invite à Montréal les médias bordelais, comme pour (mieux) préparer son retour en politique.
Sur le devant de la scène, Thierry Breton multiplie les déclarations d’autosatisfaction, à mille lieues des préoccupations de tous ceux qui subissent la nouvelle flambée du prix du pétrole.
Plutôt que de réintroduire la « TIPP flottante » pour atténuer l’effet de ces augmentations sur le pouvoir d’achat des plus modestes, d’engager un (véritable) effort sur la diversification des sources d’énergie, le Ministre de l’Économie et des Finances affiche la même fin de non-recevoir que ses collègues devant le CPE.
Il est vrai que de ces trois derniers mois de crise sociale, le Gouvernement semble n’avoir rien appris.
D’ailleurs, le 12 avril, les Députés UMP reprenaient, eux aussi, leurs vieilles habitudes en votant contre la proposition de loi socialiste visant à rendre obligatoire la négociation avec tous les partenaires sociaux, les salariés et les employeurs avant toute réforme du code du Travail.
Le Gouvernement poursuit effectivement sa route et … ses travers !
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