NAPOLEON ATTENDAIT GROUCHY
Record dans la 5ème République, la chute de la côte de popularité du Président et du Premier Ministre se confirme. Toutefoi, même si les sondages ne doivent être pris que pour ce qu'ils sont, le divorce entre les représentants de l'exécutif et les Français n'est jamais apparu aussi profond.
Fervent admirateur de l'épopée Napoléonienne, lors de son discours à l'Assemblée, Dominique de Villepin avait fait une référence remarquée aux Cent Jours. En ce début mai, il peut logiquement en conclure que la bataille perdue du CPE le renvoie à Waterloo.
Et si l'Empereur attendait Grouchy, le Premier Ministre, lui, n'a rien à attendre de Sarkozy.
Le Ministre de l'Intérieur a bien compris que la chute des hôtes de l'Elysée et de Matignon l'entraînerait inéluctablement.
Dès lors, son obsession se limite à un double objectif : se démarquer du Gouvernement tout en faisant oublier un CPE dont il fut, au départ, l'un des inspirateurs, avant d'en être le défenseur, puis le dernier pourfendeur.
L'affaire Clearstream lui offre donc une formidable opportunité pour, à Droite, éliminer ses rivaux. A commencer par le Chef du Gouvernement. Qu'importe si le sommet de l'Etat implose et que la France s'affaiblit davantage.
Non, pour faire mentir les sondages qui, aujourd'hui, le donnent derrière Ségolène Royal, le Président de l'UMP a compris que son investiture passait d'abord par l'élimination de Dominique de Villepin. Et, pour éventuellement l'emporter au second tour, encore faut-il passer le premier.
Voila pourquoi, dans le même temps, le projet de loi sur "l'immigration choisie" constitue, à ses yeux, le meilleur moyen de renvoyer le CPE aux oubliettes des crises sociales.
L'immigré, voilà le bouc émissaire à (re) désigner. Les dernières déclarations du Ministre de l'Intérieur n'ont pas d'autre but !
"La France, aime la ou quitte la !" Le slogan n'est pas nouveau. Même le vieux Ronald Reagan l'avait martelé lors des présidentielles avec son "America, love it or leave it".
Là encore, qu'importe le raccourci utilisé, la provocation appuyée et la haine véhiculée, le petit Nicolas veut rebondir.
Toutes les voix sont bonnes ! Quitte à emprunter celles du populisme le plus méprisable !