
Voilà au moins des Français heureux et des contribuables comblés, qui plus est, objectivement, redevables au Gouvernement de tenir ses promesses.
Certes, ils ne sont que 2398. Protégés par le bouclier fiscal sarkozien, ils se partageront le (nouveau) loto de la Française des vœux (présidentiels) et 121 107 041 euros, soit en moyenne 60 000 euros chacun.
Dès le 1er janvier, en guise d'étrennes, ils percevront donc des services fiscaux, un chèque de restitution sur leurs impôts acquittés. Si cette disposition législative n'apparait pas comme une faveur aux plus aisés, elle y ressemble fort.
Voilà au moins des contribuables qui n'auront pas besoin de travailler plus pour gagner plus.
Pendant ce temps, le budget 2008 ne constituera pas un cadeau pour une majorité de Français. Ainsi, il n'est pas utile d'emballer la décision de supprimer 23 900 agents des services publics pour comprendre que la rigueur budgétaire ne sera pas équitablement partagée.
De même, le déficit des comptes sociaux qui devait pourtant être ramené à 8 milliards d'euros, atteindra finalement 11,7 milliards ; soit plus de 6 milliards de déficit pour l'assurance maladie et plus de 4 milliards pour l'assurance vieillesse.
Dans le même temps, non seulement les nouvelles franchises pénaliseront d'avantage le malade, mais le culpabiliseront un peu plus encore.
Elles aboutissent aujourd'hui à rompre avec les mécanismes fondamentaux de solidarité sociale. Elles s'ajoutent aux forfaits et aux déremboursements. Elles préfigurent finalement le tri des malades les plus rentables qu'imposera, dès 2008, la tarification à l'activité des hôpitaux publics.
Quant aux autres...
A moins qu'ils n'appartiennent aux 2 398 heureux bénéficiaires du bouclier fiscal. Auquel cas, ils ne devraient pas connaître de difficultés à régler le ticket modérateur !