
Bien sûr, elle a chanté pour « ceux qui sont loin de chez eux », mais vendredi soir Lââm est surtout venu présenter son nouveau tour de chant. Première date de sa tournée, le Festival eut ainsi la primeur d'une nouvelle artiste désireuse de mettre sa voix si jazz au service des plus grands auteurs compositeurs.
Il fallait pourtant oser toucher à Brassens, à Brel et à Ferré. Lââm l'a fait avec des arrangements de qualité et des hommages qui lui valurent l'assentiment d'un public qui termina debout pour, à son tour, bisser leur « Petite sœur ».

Large casquette, pantalon noir et blouson de cuir avec l'indispensable aigle sur le dos, l'ex ado rebelle convia la salle à un voyage dans ses souvenirs musicaux de jeunesse.
Rien ne manque ou presque. L'hommage à Martin Luker King en passant par « Imagine » de John Lennon ou « Angie » des Rolling stone. Eagles et « Hôtel California » ont sans rappelé bien des souvenirs aux amateurs de slow.
De Mettalica aux Who, d'éclectisme, il fut toujours question. Sans cependant jamais tomber dans le pot-pourri qu'affectionne tant les artistes en mal de (re)connaissance. Le ton est juste. La voix chaude.

Et la sale se met au diapason pour accueillir Renaud, Henri Salvador et son « Jardin d'hiver » sans oublier Boris Vian, son compère des caves de Saint Germain et des cabarets de la rive gauche.
Dans cette seconde partie dédiée à la chanson française, Lââm se permit même un (joyeux) clin d'œil à Serge Gainsbourg pour lequel l'artiste est prête à se transformer en poissonnière des Lilas.
Un duo improvisé avec Nilda Fernandez - demeuré il faut le souligner - avec le public autour d'une (belle) javanaise et Lââm en appela à Brel puis à Ferré. Le public, lui, refusa de la quitter tandis qu'avec le temps, le concert parut finalement bien cours.