
Mauricette l'avait prévenu. Elle n'a pas sa langue dans sa poche. Plus exactement, elle « n'a pon el langue ed bos ».
Avec un humour décapant, fait de truculence et basé sur une étude sans concession de ses contemporains, la Valenciennoise a ravi l'Eden. Il est vrai que depuis « Bienvenue chez les Ch'tis », le Picard a la côte.
Alors Mauricette Cheval se contenterait-elle de surfer la vague Dany Boon ? Pas seulement. De plus, elle arpentait déjà le Nord Pas-de-Calais, la Belgique et la Picardie avant la sortie du film désormais culte.
Autre point commun cependant avec le plus grand succès cinématographique français, l'authenticité de l'artiste. Une présence qui a conquis le public pour le lancement, comme l'a rappelé Jean-Jacques Thomas, « d'un festival dans le festival ! »

Hirson a, en effet, inauguré cette grande fête de la langue picarde initiée en 2000 et ancrée sur la diversité de la programmation autant que des formes que des lieux. La chanson s'y promène au hasard d'une salle polyvalente ou d'une grange tandis que la croche se joue dans les rues.
Le Maire d'Hirson eut l'occasion de le souligner « Che Wepes réconcilie les picards avec leur langue et avec une culture qui doit s'exporter au-delà de ses frontières et surtout sortir d'un cadre rural par trop restrictif ». Et pour Jean-Jacques Thomas, que les rendez-vous de l'Eden et d'Ohis, le lendemain, figurent sur la même programmation que Thomas Dutronc, Didier Lockwood ou Hélène Ségara constitue une reconnaissance.

Une reconnaissance que Mauricette a d'entrée gagnée au travers d'un one woman show d'une grosse heure, achevée comme il se doit en picard et que le public a repris en chœur.
Avec des sketches aux répliques piqués et pleines d'humour, la première invitée des Trans' n'eut que l'embarras du choix pour brocarder les travers de la société où désormais les rencontres autour d'une table se font plus rare. A l'image d'el goutte servie aux invités …