
Elitiste pour tous : la formule est connue. Le « lundi découverte » consacré à Tribal Jâze l'a artistiquement démontré avec un concert qui rassembla 168 spectateurs et trois phénomènes, tout droit sortis de la capitale Picarde.
Construit sur le terreau de la tradition populaire, le trio avoue d'ailleurs être composé de trois « lascars qui ne s'en laissent pas conter ». Portant haut le « trash trad et roots », ce genre mêlant les styles musicaux innovant avec des instruments plus classiques, ils sortent en tout cas des sentiers battus. Au propre comme au figuré, le concert constitue un lieu de rencontres musicales, instrumentales et publiques. Accordéon diatonique, sax baryton et tambour jâze, ventilent leur son, façon puzzle.

Le jâze ? Un clin d'œil rétro à la grosse caisse tambourinante des trios populaires du début du vingtième siècle. Tribal ? entendre plutôt tri comme trois, c'est-à-dire trois musiciens qui font le bal : Cédric « le tiot » Hergault, Boris « le sécos » Nortier, Marc « le gros » Buvry.
Sitôt débarqué, ils ont fait de la scène leur terrain de jeu et de la salle leur cour de récréation. Sur le plateau, ils font semblant de se chercher. Ils se trouvent évidemment, se bousculent et ça fini, même, par « jâzer » sérieusement. Tout ça pour le seul arbitre de ces joutes : le spectateur, fou de ces mauvais garçons. Multipliant les interpellations, le groupe offre une performance généreuse et envoûtante inspirée par l'œuvre des frères Coen revisitée par les Tontons flingueurs de Michel Audiard.

Adjointe à la culture, Annick Poulet n'a d'ailleurs pu résister au charme de Cédric, le percussionniste, qui célébrait à Hirson son anniversaire de Cédric, avec, en cadeau, Transfrontalières obligent, une seconde bouteille de Chimay, évidemment consommée avec modération !