
« Né le 7 mai 1909, Maurice Brugnon aurait eu cent ans. L'homme a marqué sa génération tout comme celles qui suivent. Celui qui incarna en Thiérache un Parti Socialiste auquel il est toujours demeuré fidèle a certes disparu à 88 ans, mais il continue à être un exemple ». En saluant la mémoire qui celui qui l'a précédé au Conseil général, Jean-Jacques Thomas a, en effet, rappelé l'action d'un homme « qui permit la transformation de la SFIO et l'avènement du Parti Socialiste ».
« Proche, dit-il, de Guy Mollet puis de François Mitterrand, il connut l'opposition, s'y révéla, sans jamais abandonner, ni renier son appartenance au PS. Par son travail et sa réflexion, il prépara ainsi 1981 et l'alternance ».

« Un exemple, expliqua encore le 1er Secrétaire fédéral de l'Aisne, au moment où le PS se cherche toujours ». Il est vrai que Maurice Brugnon se révéla un pionnier. Y compris avant d'être élu. Ce fils de domestiques de ferme fut le premier de sa commune à entrer au cours complémentaire.
De là sans doute sont nés son respect, et plus encore, ce qu'il considérait être la fondation de l'action de toute sa vie : son engagement en faveur de l'Ecole de la République.
Sorti de l'Ecole Normale à 19 ans, il débute à Saint-Michel sa ville natale avant d'enseigner à Watigny où, instituteur-secrétaire de Mairie, il y créée une amicale des jeunes.

« Préoccupé par l'avenir de ces concitoyens, rappela Jean-Jacques Thomas, il fonde et gère dès 1934, un fonds de chômage. Curieux de tout, l'esprit sans cesse en éveil, il s'intéresse aux maladies des arbres fruitiers. Instituteur rural, il dirige dès l'époque des cours post-scolaires agricoles, organise des champs d'essais, lance les premières mutuelles agricoles ».
Pour le Maire d'Hirson « tant en politique qu'au niveau de l'enseignement, Maurice Brugnon aura formé plusieurs générations qui ne l'ont pas oublié ». La gerbe déposée sur sa tombe où il repose en compagnie de Louise, son épouse, en porte témoignage.