
39% des Picards vivent dans une commune rurale, là où la diversification médicale, demeure toujours une réalité. Région française la moins bien dotée en médecins généralistes et en spécialistes, la Picardie connaît également une surmortalité significative par rapport à la moyenne nationale. Les maladies cardiovasculaires y constituent la première cause de mortalité et plus de 13,4% de la population est exonérée de frais au titre d'une affection de longue durée.

Face à ce constat, puisque plus d'un tiers des Picards ne peuvent trouver sur place un médecin, c'est donc un cabinet médical qui se déplacera désormais dans les trois zones désignées par l'Agence Régionale d'Hospitalisation, l'Assurance Maladie, le Conseil Régional de Picardie et la Mutualité Française. Avant la Picardie Maritime et le Grand Beauvaisis, depuis le 7 septembre, la Thiérache dispose donc d'un bus santé inauguré hier après-midi par Claude Gewerc, Jean-Jacques Thomas et Daniel Tourbe.
Equipé de moyens de communication satellitaires, de matériel informatique, médical de biométrie et de prélèvements, d'un rétinographe ainsi que de documentation et d'outils d'éducation à la santé, après Molain, le véhicule stationnera dans plusieurs villages du Pays des Trois-Rivières.

Avec deux salles de biométrie et de consultation, ce cabinet médical itinérant s'attache à des actions de sensibilisation, à la prévention, au dépistage et au repérage des maladies cardiovasculaires, des cancers du sein, du côlon, du col de l'utérus, des diabètes, à la vaccination, aux addictions et la dépendance.
En accord avec les élus locaux, et plus particulièrement les maires, le Bus Santé intervient en trois temps sur les communes rurales. Un premier contact s'opère l'après-midi et concerne tous les publics ; la seconde, le lendemain matin, permet les prélèvements sanguins, la prévention et l'accompagnement individuel.

Enfin, la troisième étape, dix jours plus tard et toujours dans le bus stationné dans la commune, amène le praticien à donner les résultats des analyses sanguines. En accord avec la personne, le médecin traitant peut-être informé. Des rendez-vous sont également pris avec des médecins généralistes ou des centres de consultation avancée. Pour les diabétiques, sont également réalisés des clichés de fond d'œil.