MICHEL DELPECH A HIRSON : COMME CHEZ LAURETTE, « C’ÉTAIT BIEN, C’ÉTAIT CHOUETTE ».
Mike Jagger est toujours vivant et Sylvie Vartan n’a toujours pas fait ses adieux. Il est vrai que Michel Delpech est toujours chanteur. Le cheveu est certes plus rare. La silhouette n’est pas sans faire songer à Maxime Le Forestier, mais l’artiste demeure (lui aussi) toujours (bien) présent, d’autant plus que sur scène, il a fait le choix – festival de jazz oblige - de privilégier la voix. Seul face à un public – venu nombreux - sans soutien musical traditionnel, Michel Delpech s’est uniquement appuyé sur Gérard Bikialo au clavier.
Et force est de constater que si les spectateurs n’ont pas plané, en référence au titre de sa chanson de 1976, l’artiste ne s’est pas présenté à Hirson comme « un paon qui fait la roue ». La salle n’a donc pas plané, mais elle a chanté, souvent et longtemps, désireuse de poursuivre le flirt (artistique) engagé depuis plusieurs décennies déjà. « Le Prince charmant » a bien certes rappelé que son épée était en fer blanc, mais qu’il n’était pas fatigué. Et il l’a prouvé.
Vingt-quatre chansons après son arrivée sur scène, face à un public debout et invité, comme au bon vieux temps, à se rapprocher de lui, l’auteur d’une Marianne, elle aussi reprise en chœur après avoir été dédiée à Ségolène Royal lors des dernières « Présidentielles », Michel Delpech a proposé un voyage dans son répertoire.
Les fans ont alors reconnu Paul Simon, le duettiste pop-folk, lors du très jazzy « trente manières de quitter une fille », « les divorcés » et une série de visites à « Bombay », dans « le Loir et Cher », sans oublier le passage obligé par l’île de Wight.
A 64 ans, les souvenirs sont davantage présents avec une série d’hommages dont celui rendu aux Beatles avec « Paul chantait Yesterday », mais, de « De loin d’ici » à « Sexa » en passant par « Comme vous » et son album de duos, classé premier au classement IFOP des ventes de 2007, ses dernières sorties témoignent d’une longévité autant que d’un recul attachant et intimiste détaillé dans son livre « l’homme qui avait construit sa maison sur du sable ».
Du reste, au final, tous se sont retrouvés dans une autre maison, « chez Laurette » où « on voyait bien qu’elle (les) aimait beaucoup » et, là comme à Hirson, « c’était bien, c’était chouette ».