CLAUDE BOLLING : TOUJOURS JEUNE, TOUJOURS JAZZ, PLUS QUE JAMAIS POPULAIRE.
Claude Bollington comme aimait à le surnommer Boris Vian en référence à son ami Duke Ellington, Claude Bolling demeure l’un des musiciens français les plus réputés au monde. Il est vrai que dès ses premières leçons de piano, il découvre sa voie et une passion qui à bientôt 80 ans ne le quitte pas.
Sa présence sur la scène de la salle Carpentier, en clôture du festival, constituait donc un évènement. Légende vivante, ce touche à tout de génie accompagna les plus grands artistes de Gréco à Bardot, de Distel à Salvador. Il signa avec le même bonheur de nombreuses musiques de film dont « Borsalino », interprété à Hirson avec les dix-sept musiciens de son big band. Même si, comme il l’expliqua, la partition n’était pas, au départ, destinée au cinéma.
Toutefois, son rendez-vous avec le (nombreux) public thiérachien – le premier de sa tournée anniversaire - ne fut pas centré sur les œuvres signées pour le grand écran. Festival oblige, Claude Bolling avait, en effet, choisi de puiser dans son répertoire pour un voyage dans le temps et sur la gamme, ouvrant son concert par « Bowling green », du nom du terrain de boules new-yorkais.
« Let’s swing it », de Duke Ellington, est d’ailleurs arrivé juste à propos pour confirmer que « le jazz n’a de sens que s’il swingue ! ». Compositeur, arrangeur, l’artiste n’oublie pas qu’il est également chef d’orchestre, mettant en lumière ses musiciens tel Pierre Schirrer, au sax ténor, ou les trompettes lors de « Stay cool ».
Rythmé le concert le fut. Sans retard « don’t be late », ni temps mort avec une nouvelle dimension donnée par les voix chaudes de Faby Médina et de Marc Thomas. Notamment lors de « Blues in the night » ou de « Squeeze me, but please don’t tease me ».< ;/p>
De standards, il en fut encore question avec « West Side Story », de Léonard Bernstein, entamé par un solo de batterie de Vincent Cordelette et achevé dans un feu d’artifice musical. Les succès égrenés, sur une capitale où il vit, de « Paris s’éveille » à « J’aime Paris au mois de mai », ont ainsi affirmé le caractère populaire d’une œuvre vulgarisée dans les émissions de variétés signées Albert Raisner, Maritie et Gilbert Carpentier ou Jean-Christophe Averty.
Bref, debouts, les spectateurs ont gouté ces moments, comme Claude Bolling, lui, a dégusté le gâteau apporté sur scène pour fêter le premier concert de sa tournée et célébrer (avec un peu d’avance), le 10 avril, date anniversaire de sa naissance.