CANTONALES 2011 : « LE PS ET LA GAUCHE N’ONT RIEN PERDU A RESTER EUX-MÊMES. AU CONTRAIRE ! »
Ni vague rose, ni vague bleu marine : même si les cantonales de dimanche marquent un désamour des électeurs face à leurs élus, comme souvent en pareilles circonstances, les nuances éclairent bien souvent les débats. Même corrigée, l’abstention reste forte – trop forte - si l’on considère qu’il s’agit du plus grand recul entre deux scrutins identiques dans la Ve République. Un constat identique peut d’ailleurs être dressé face à la progression du Front National, il est vrai, mathématiquement avantagé par les neufs duels axonais.
Pourtant, dans l’Aisne – et voilà bien longtemps qu’un tel statu quo n’avait marqué une élection – tous les Conseillers généraux en lice ont été réélus. La prime au sortant a certes joué, mais davantage à Gauche qu’à Droite. Du moins dans les cantons où les candidats ont manifesté une position sans ambiguïté vis-à-vis du FN. De plus, l’élection de Jean-Luc Moraux à Vic-sur-Aisne renforce encore le PS.
Même si pour les états-majors nationaux, l’œil est déjà rivé sur 2012, l’élection de mars restait d’abord un scrutin départemental, pas toujours compris, parfois même volontairement sous-évalué par l’Elysée en référence au projet de réforme territoriale. Malgré tout, le coup de semonce a forcément été entendu du palais présidentiel.
Dimanche soir, sur le plateau de « France 3 », face à Jérôme Bignon (UMP), Olivier Jardé (Nouveau Centre) et Michel Guiniot (FN), Jean-Jacques Thomas a d’ailleurs dressé ce constat tout en soulignant que « l’abstention constituait un message politique très clair », mais, a contrario, lorsque la Gauche est rassemblée, les électeurs retrouvent plus facilement le chemin des urnes.
En tout état de cause, la défaite des Cantonales enfonce un coin dans la volonté hégémonique de l’UMP de se poser en parti unique de la Droite. Le résultat du 27 mars accentue, en effet, les défaites des Municipales de 2008 et des Régionales de l’an dernier. Ce troisième revers en quatre ans constitue bien un véritable désaveu. Y compris sur le plan politique où le FN récupère largement les voix captées par l’UMP lors des Présidentielles et où les électeurs – c’est un euphémisme – ne cautionne en rien le virage droitier du Président de la République. Certes, le PS et la Gauche n’en profitent pas encore totalement, mais, au moins, ils n’ont rien perdu à demeurer eux-mêmes. Bien au contraire !