LA COMMÉMORATION DE L’INHUMATION DU SOLDAT INCONNU RÉHAUSSÉE PAR LA PRÉSENCE D’YVES DAUDIGNY.
« Votre présence, ici à Hirson, Monsieur le Sénateur, constitue à la fois un honneur pour notre ville et, pour les anciens combattants, une marque de respect autant qu’une reconnaissance ». En accueillant Yves Daudigny devant la stèle érigée à la mémoire des soldats hirsonnais tombés en Afrique du Nord, Jean-Jacques Thomas n’a pas manqué de rappeler les motivations profondes qui ont présidé à cette édification tout en regrettant qu’à l’image des stèles de la Première puis de la Seconde guerre mondiale, ce monument n’ait pas été construit, sinon après les accords d’Evian, du moins, dans les années 1960.
« Oui, mais, dit-il, jusqu’en octobre 1999 et le Gouvernement de Lionel Jospin, les soldats français tombés de l’autre côté de la Méditerranée n’étaient pas morts pendant la guerre. Selon l’injuste expression, Ils avaient succombé lors d’opérations de maintien de l’ordre. Pourtant, comme tous les autres, le Soldat inconnu, inhumé à Notre-Dame de Lorette, est bien mort pour la France ».
Au total, près de deux millions de jeunes métropolitains furent, en effet, engagés dans cette guerre qui, si longtemps, refusa de dire son nom. En huit ans, 65 000 soldats y furent blessés ; près de 28 000 y ont fait le sacrifice de leur vie. « Voilà pourquoi, poursuivit le Maire d’Hirson, en décembre 2004, à la demande de Bernard Richet et des anciens d’AFN, pour nous souvenir et pour comprendre, la Municipalité a élevé cette stèle. C’est également pour ne jamais oublier Pierre Charlier, Jean-Marie Delforge, Georges Halin et Jean-Claude Rasmon que leurs noms sont gravés dans la pierre en même temps que ceux d'Etienne Mur, Georges Jandin et Roger Lagoutte, trois gendarmes mobiles de l’escadron ».
Après avoir fleuri le monument en compagnie d’Yves Daudigny, Jean-Jacques Thomas évoqua encore « le terrible engrenage enclenché en Algérie », puis, selon l’expression d’Albert Camus, « la faute collective » avant de réaffirmer l’importance du rassemblement pour dénoncer « l’absurdité d’affrontements » d’une guerre que l’on « étudie rarement à l’école. Celle dont les pères n’ont pas, ou peu, parlé à leurs fils, que les grands-pères ne racontent pas à leurs petits-enfants ».
Qualifiant de « livre ouvert sur la ville », le monument inauguré voici sept ans, l’élu y lit également « la douleur des familles auxquelles on est venu annoncer la disparition d’un fils, d’un fiancé ou d’un mari ». Il souhaita donc que devant cette « sentinelle de pierre », « la parole soit rendue afin qu’en ces moments de libération en Afrique du Nord, symboliquement, la colombe gravée sur le monument hirsonnais porte, au-delà de la Méditerranée, un message universel de paix et de fraternité ».