JOURNÉE NATIONALE DE LA DÉPORTATION : L’OCCASION DE RÉVEILLER LES CONSCIENCES ENGOURDIES.
Comment dire l’indicible ? Après avoir fleuri avec Marie-Claude Clouet et Martine Rambourg le monument de la place Victor Hugo, à cette question, Jean-Jacques Thomas en a appelé à Jorge Semprun. L’écrivain espagnol a, en effet, attendu dix-sept ans avant de parvenir à coucher sur le papier son « Grand voyage ». Au-retour du camp de Buchenwald, il n’y était pas parvenu car, expliquait-il, « rester dans cette mémoire là, voulait dire rester dans la mort ». D’ailleurs, de l’Italien Primo Lévi à Jean Améry - l’essayiste autrichien, opposant au régime nazi – ils furent nombreux à se suicider.
Jorge Semprun s’est également interrogé pour savoir : « Comment en est-on arrivé là ? Comment l’Allemagne, nation de culture et terre de Gœthe, a-t-elle pu basculer dans une telle barbarie ? ». Pour Jean-Jacques Thomas, devant le monument de la place Victor Hugo, « cette question indissociable de sa réadaptation au retour des camps, beaucoup se la sont posée ».
Et le Maire d’Hirson de citer l’abbé Millot, Esther Poteau, Jean Burlot, son père, Jean Mercier, livrés à l’occupant nazi le 5 juin 1944 en même temps que Georges Cobast, Maurice Gaillard, Maurice Haussy, Jean Clouet, Pascal Troude, Gérard Harboux, Alexandre Carlier, le Docteur Colpin, André Foulon, Paul Verdelet, Charles Clément père et fils, le douanier Bellanger et Henri Poulat. Pour lui, « ils se sont, eux aussi, interrogés. D’abord, sur ceux qui les ont dénoncés puis, à leur retour, pour les survivants, sur la manière de raconter l’enfer ».
Plus qu’au devoir de mémoire, Jean-Jacques Thomas invita donc les jeunes générations « au devoir de savoir autant qu’au devoir de conscience » et l’actuelle génération « à réveiller les consciences engourdies ».