MARIE ET EPHYSIA FONT REVIVRE SERGE, LE RESCAPÉ D’AUSCHWITZ.
Au micro de la cérémonie officielle, elles ont choisi deux de ses poèmes. Dénoncé par sa logeuse, Serge Smulevic a survécu à Auschwitz. Marie Lecerf et Ephysia Murgia ont ainsi lu « Les trois amis » : « Un Français teint très blanc, un Russe aux belles dents, un Polonais râlant. Sur quatre-vingt centimètres de paillasse et de sang, du sang bien rouge s’écoulant ».
« L’après-mort » s’adresse à sa petite sœur à qui il demande la différence entre « mourir dans la vie normale et mourir dans un camp de concentration ». « Dans la vie normale, expliqua Marie, tu as droit à un cercueil et on prend le temps de te pleurer. Dans un camp, tu n’as pas droit à un cercueil, et on n’a pas le temps de pleurer » (…) « T’ai-je raconté cela, petite sœur ? Non. Et pourtant, ce n’est qu’une toute petite histoire banale de tous les jours, parmi cent mille autres histoires tout aussi banales de notre déportation, et que je ne vous ai jamais racontées. Parce qu’on ne m’a jamais rien demandé. Parce que ça n’intéressait personne. Deux bonnes raisons de se taire ».