RETRAITE DES ANCIENS AGRICULTEURS : UNE DÉLÉGATION AXONAISE REÇUE A MATIGNON.
En mai, de l’Aisne aux Pyrénées-Orientales, trente-trois anciens exploitants agricoles ont marché six à quinze kilomètres par jour pour dénoncer la précarité de leurs retraites. Début juillet, sur le site de la Rotonde, à Hirson, leur journée départementale avait réuni plus de 350 personnes. Au-delà de la convivialité de ce rassemblement, dans une pétition largement diffusée et remise à Nicolas Basselier, Préfet de l’Aisne, les responsables axonais ont rappelé que leur pension demeure inférieure à l’objectif légal de 75 % du SMIC. A cette occasion, Présidents départemental et d’arrondissement, Marcel Decorte et Maurice Coquart, ont sollicité auprès de Jean-Jacques Thomas une audience auprès du Président de la République et du Premier Ministre.
Hier matin, une délégation composée, outre des deux responsables de la SDAE, de Jacques Dufrechou, Secrétaire général de la Section nationale des anciens exploitants, Robert Verger, Vice-Président de la FNSEA, et Jean-Yves Bricout, Président de l’Union des syndicats agricoles de l’Aisne, et emmenée par Jean-Jacques Thomas, a été reçue à l’Hôtel Matignon par deux Conseillers de Manuel Valls : Marie Guittard, Conseillère chargée de l’agriculture, et Pierre Pribile, en charge de la protection sociale, des comptes sociaux et de la lutte contre la pauvreté.
Cette réunion d’une heure et demie fut qualifiée par la délégation agricole de « constructive » et marquée par une « réelle écoute ». Outre les difficultés structurelles de la profession, la principale question porte sur l’avenir de la Retraite Complémentaire Obligatoire (RCO), créée en 2003 pour garantir un revenu total au moins égale à 75 % du SMIC. Or, alors qu’il avait été annoncé à sa création pérenne jusqu’en 2060, ce régime ne sera plus financé à partir de mai 2017. La délégation présente à Matignon a donc proposé une nouvelle répartition du barème de points capable d’assurer la pérennité des ressources des anciens exploitants non salariés - loin de tous disposer d’un patrimoine et de fermages conséquents, fut-il rappelé à Matignon - à leurs collaborateurs et aux aides familiaux. Le principe d’une réunion interministérielle avec le Ministère de l’agriculture a donc été retenue pour arrêter des propositions d’ici la fin de l’année et, ainsi, garantir la RCO.