GILETS JAUNES : NE PAS LES ENTENDRE S’APPARENTE A DE L’AUTISME POLITIQUE.
Qu’on tente de le récupérer ou de la décrédibiliser, le mouvement anti-taxes des gilets jaunes n’en n’est pas moins un mouvement social cristallisé contre la haute des taxes, principalement énergétiques. Ne pas le reconnaître constitue une faute politique. Même si aucune porte-parole national n’émerge, sur le terrain le même discours se fait entendre. Mardi soir, Jean-Jacques Thomas et Yannick Marlant ont reçu une délégation des manifestants hirsonnais conduite par Marc Daniel.
Responsables et déterminés, conscients de leurs responsabilités mais tout autant de la nécessité de se faire entendre du Gouvernement, les porte-parole des gilets jaunes hirsonnais ont tout mis en œuvre pour canaliser la colère et, avec la Gendarmerie, préserver la sécurité sur les barrages. Leur discours de justice fiscale s’appuie sur leur situation personnelle à partir d’une goutte de fuel qui a fait déborder un vase protestataire déjà plein et l’énergie déployée sur les giratoires était proportionnelle à l’augmentation à la pompe.
« On n’y arrive plus » ont expliqué en substance les délégués reçus en Mairie. « Nous avons même dû abandonner nos visites à notre famille le week-end pour économiser le plein ». Ne pas entendre ce cri s’apparente à un autisme politique et refuser de négocier à un mépris. Demander à revenir à 1,20 € le litre de gasoil répond à une revendication somme toute susceptible d’être entendue. « Nous ne sommes pas opposés à la transition écologique à condition de ne pas en être financièrement exclus », ont expliqué les délégués à Jean-Jacques Thomas en demandant que cette transition soit autant environnementale que sociale et que soient examinées des compensations pour les automobilistes contraints d’utiliser leur véhicule. Utopique ou sans fondement ? Pas sûr.