JEAN-JACQUES THOMAS : « LA SOLIDARITÉ NE SE DÉCRÈTE PAS. ELLE S’ORGANISE ».
« Je ne vous connais pas, vous le père anonyme, tenant dans ses bras votre fils ensanglanté de dix-huit mois, tué sous le déluge de feu qui s’est abattu sur Marioupol. Je ne vous connais pas Anastasiia, tuée à Kiev alors que vous apportiez de la nourriture dans un refuge ». Devant leurs portaits, affichés sur la scène de l’Eden, par vidéo, en raison du Covid qui l’empêche d’être présent, Jean-Jacques Thomas ajouta, ému, « je ne vous connais pas, mais, ce soir, vous m’êtes proches ». De s’interroger : « Avez-vous pleuré comme vos enfants, de rage et de douleur ? En avez-vous appelé aux démocraties qui vous semblent si lointaines ? ».
Placée sous le signe de la solidarité avec le peuple ukrainien, la soirée organisée avec le Conservatoire de musique, le CCAS, le Comité des Œuvres Sociales, l’association « Mademoiselle Aisne » et les parents d’élèves de l’école de musique en appela, d’abord, à l’Histoire. « Depuis les guerres napoléoniennes, jusqu’aux deux conflits mondiaux du siècle dernier, les Axonais savent, sans doute plus que d’autres, ce qu’est la guerre, ce qu’est le lourd prix de l’occupation d’une armée.
« Dans notre département, dans nos villes et villages proches de la frontière, continua le Maire d’Hirson, les générations qui nous précèdent ont connu l’oppression, le rationnement, la faim et la privation des libertés. Elles ont, également, connu la Résistance, le prix du sang pour se libérer du joug de l’oppresseur ».
Pour lui, l’invasion russe et la résistance du peuple ukrainien ne ravivent pas seulement les mémoires. « Elle parle à notre cœur. Elle impose respect et solidarité ». De poursuivre, « la solidarité envers les réfugiés de guerre, quels qu’ils soient, ne se négocie pas. Elle s’organise. Ce n’est pas un choix : c’est un devoir moral ». Son appel fut entendu.