LA CRISE AGRICOLE EN DÉBAT AU PS : RÉGULATION PLUTÔT QUE LIBRE ÉCHANGE.

Plus que le « choc de simplification » annoncé par le Président de la République et, quasiment, limité à des questions environnementales, la crise structurelle que traverse à nouveau l’agriculture française et européenne mérite sans doute mieux que de mesures visant d’abord et avant tout à faire retomber la pression. A l’initiative de la Fédération de l’Aisne du PS et d’Anne Ferreira, un débat était organisé à Guise avec comme invités Sophie Tabary, agricultrice bio à Lerzy, et l’avocat et porte-parole de l'association @justice agricole, Charles Culioli.

Tant Jean-Louis Bricout que Jean-Jacques Thomas rappelèrent, pour leur part, que la transition du modèle agricole vers davantage de revenus, de durabilité, de reconnaissance du travail fourni passaient, également, par une régulation des marchés. Le Maire d’Hirson prit, d’ailleurs, l’exemple, des quotas laitiers instaurés en 1984 et auxquels s’opposèrent les producteurs. Supprimés en 2015, leurs enfants montèrent, alors au créneau pour demander leur maintien, les considérant comme éléments de leur patrimoine.

Les invités guisards réaffirmèrent, quant à eux, qu’il était « temps d’arrêter de considérer l’agriculture au travers du prisme du libre-échange » et pour ce qui est « interdit par la porte ne rentre pas par la fenêtre », il demeure tout aussi indispensable le « Gouvernement fasse appliquer la loi ». « EGalim I, II et III » constituent pour eux un autre exemple du double langage gouvernemental. Pour Jean-Jacques Thomas, « asseoir également la PAC sur les hectares et pas sur la valeur ajoutée favorise les rentes alors que les exploitants ne sont pas tous au même niveau ».

Pour l’ensemble des intervenants comme pour le public, les crises internationales sont là pour rappeler la nécessité de reconquérir une souveraineté alimentaire qui ne doit « pas se limiter à l’abaissement des normes protectrices et de la santé humaine ». La crise à venir en matière d’eau potable, également mise en avant par Jean-Jacques Thomas, ou, défendu par Jean-Louis Bricout, l’accès au foncier de plus en plus en plus limité pour les jeunes agriculteurs nécessitent une réforme en profondeur. Avant qu’il ne soit trop tard.