LES MÉCOMPTES DE LA RENTRÉE.

Au moment où les familles doivent régler leurs factures et où elles s’apprêtent à mettre (de nouveau) la main au porte-monnaie pour financer les augmentations du carburant de leur voiture, du chauffage de leur logement, de leur loyer et des tarifs publics, les mesurettes de Dominique de Villepin sont loin de répondre à leurs besoins. De toute évidence, elles ne valent pas les 3,5 milliards d’euros de largesses fiscales accordées. Pour les autres, demeurent les promesses qui, comme chacun sait, n’engagent que ceux qui les écoutent. Ainsi, la hausse annoncée de la prime pour l’emploi, plafonnée à 245 € par an, est à comparer à la baisse de l’impôt sur le revenu qui, elle, se traduira pour les ménages les plus aisés par un cadeau mensuel de 445 euros, soit près de quinze fois plus que les mesures de Villepin. Quant au fameux « chèque transports », déjà annoncé l’année dernière et jamais mis en œuvre, il ne serait que facultatif et, surtout, soumis au bon vouloir des entreprises. De plus, il serait limité à 100 euros par an pour les automobilistes, à 200 euros pour ceux qui utilisent les transports en commun. Or, selon l’INSEE, le budget transports moyen des ménages français s’élève à 5 144 €, dont 80 % consacrés à l’automobile. Dans le meilleur des cas, certains Français verront donc leur budget transport réduit de 2 % alors que le cours du pétrole ne cesse, lui, de grimper. Pour tout arranger, véritable usine à gaz, le mécanisme prévu par le Gouvernement risque même de ne jamais voir le jour. En clair, le gadget du « chèque transports » ne vise qu’à masquer le projet de privatisation de GDF, les conséquences tarifaires qui suivront ce choix énergétique et la disparition de toute maîtrise publique. Du reste, alors que la Commission européenne ne rendra son avis définitif sur le projet de privatisation entre GDF et Suez que le 23 octobre, le Gouvernement entend déjà passer en force avec un vote programmé début septembre. Il est vrai que pour certains Ministres, la seule concertation qui vaille se limite à celle historiquement engagée avec le MEDEF. A l’UMP, seuls les (bons) comptes fiscaux font les (bons) amis politiques !