UN IMPÔT SUR LES BÉBÉS !

Tout va très bien ! Sur l’air popularisé par Ray Ventura, le Gouvernement s’apprête à présenter son budget 2007. Encore doit-il, au préalable, s’expliquer sur son bilan. Là encore, même chanson : tout est pour le mieux. Dans des vocalises imposées, Thierry Breton et Jean-François Coppé donnent de la voix pour tenter d’insuffler un peu de rythme à des partitions qui en manquent cruellement. Ainsi, les approximations se succèdent pour travestir le bilan de la mandature. Cependant, s’il est un argument que le Gouvernement ne pourra utiliser, c’est bien l’excuse du contexte international. Jamais, en effet, depuis trente ans, la croissance mondiale n’avait été aussi forte. Estimée à 5,1 % en 2006, elle est prévue à 4,9 % pour 2007. Ce contexte favorable s’est d’ailleurs vérifié dans la progression des échanges internationaux dont la France aurait dû profiter. Sous la Gauche, ne figurait-elle pas dans le peloton de tête en matière de commerce extérieur ? Or, tout au contraire, elle n’a connu qu’une croissance médiocre et elle a subi une nette érosion de ses positions avec une dégradation historique de sa balance commerciale : excédent de 8,4 milliards en 2002, déficit de 24,2 milliards en 2005. Sans parler du déficit public qui, lui, devrait atteindre les 43 milliards ! En clair, depuis 2002, chaque Français a vu « sa dette » augmenter de près de 2 700 €. Et l’addition ne s’arrête pas là ! Contrairement aux engagements gouvernementaux, les prélèvements obligatoires – c’est-à-dire la somme des impôts et des taxes prélevés – ont, eux aussi, progressé de 17 milliards depuis 2002. Chaque foyer a ainsi vu ses contributions augmenter en moyenne de 531 €. Les déficits se creusent et, malgré cela, le Gouvernement poursuit ses cadeaux fiscaux aux plus favorisés. Même s’il se refuse à admettre les augmentations programmées de la CSG et des taxes directes et indirectes. Ainsi, les bébés qui viendront au monde en 2022 devront payer les frais médicaux d’aujourd’hui. Comme le souligne Pascal Terrasse, Membre de la Commission des Finances à l’Assemblée Nationale, Dominique de Villepin aura même réussi à instaurer un impôt sur les naissances. A part ça, tout va bien !