LE CIMETIÈRE : UNE VILLE DANS LA VILLE QUI VIT ET S’AGRANDIT.

En ce week-end (prolongé) de la Toussaint, ils seront environ quatre mille à franchir les grilles pour un rendre un hommage annuel ou habituel à leurs défunts. Il est vrai que le cimetière d’Hirson constitue une ville dans la ville avec ses artères et ses parcelles cadastrées. Un homme règne même sur l’organisation territoriale des 6 550 concessions. Depuis cinq générations, chez les Grisot, on est gardien de cimetière. L’ancêtre a commencé comme fossoyeur. Ludovic, lui, a débuté sa carrière dans les carrés militaires. Comme la nécropole nationale des d’Effry. Casquette et costume sombre, il fut recruté à Hirson en 1996. Depuis longtemps déjà cependant, avec son père, il arpentait les allées hirsonnaises. De mémoire, il cite un à un les défunts et même leur parenté. Il renseigne chaque visiteur sur l’emplacement, parfois oublié de la sépulture et sur les récents décès. Cette année, cinquante-quatre inhumations ont, en effet, déjà été enregistrées pour sept exhumations, chaque fois opérées dans des règles des plus strictes. Faute de descendants ou pour d’autres motifs moins avouables, des tombes sont également abandonnées. Une longue procédure de reprise sera alors engagée. L’évolution du cimetière est constante. L’incinération en constitue une étape essentielle. Voulu en 1999 par la Municipalité, le columbarium de dix-huit cases est totalement occupé. Cette année, deux nouvelles pyramides de vingt-sept cases, susceptibles de contenir deux à trois cendriers funéraires, ont été implantées pour un investissement total de 48 917 €. Un jardin du souvenir avec quatre bancs favorise également le recueillement et permet, de plus en plus, de disperser les cendres du défunt. Le cimetière vit donc et doit même s’agrandir. Le prochain Conseil municipal délibérera du reste pour acquérir trois parcelles d’environ 80 ares. De quoi répondre aux besoins et, pour Ludovic Grisot, d’étendre son domaine.