3 novembre 2006
TRAVAILLEURS FRONTALIERS : UNE CONVENTION SOURCE DE TOUS LES MAUX, DE TOUS LES DÉMÊLÉS FISCAUX.
Les salariés qui vivent et travaillent de part et d’autre de la frontière franco-belge bénéficient d’un statut particulier : celui de travailleur frontalier. A condition, toutefois, qu’ils exercent dans un périmètre précis de vingt kilomètres d’une limite territoriale qui, théoriquement, n’existe plus.
Cependant, avant l’ouverture des frontières, une convention, signée en 1964, déterminait la situation fiscale de ces hommes et de ces femmes. Ainsi, par dérogation, l’employé ou l’ouvrier français est imposé en France et pas en Belgique où pourtant il exerce sa profession.
Or, la fiscalité belge est notablement plus lourde de 20% et 40%. Déjà toilettée en 1999, et face au manque à gagner, cette Convention n’est donc plus acceptée par le Gouvernement belge.
« L’ÉTÂT FRANÇAIS DOIT CASQUER »
Le bras de fer entre les deux états prend désormais une autre dimension avec des circulaires belges visant, sans s’en cacher, à pénaliser les Français. Du reste un Ministre belge a clairement précisé sa pensée : « L’Etat français doit casquer ! »
De fait, il suffit qu’un salarié hirsonnais travaille à la Verrerie de Momignies et soit obligé de passer professionnellement une journée à Namur ou à Charleroi, en dehors donc de la fameuse bande des vingt kilomètres, pour qu’il perde automatiquement son statut transfrontalier. Il sera donc doublement imposé.
Samedi après-midi, ils étaient plus de quatre cents salle de l’Eden à témoigner de leur situation et, parfois même, de leur désarroi. Ils sont, en effet, 25 000 Français entre les Flandres et les Ardennes à être concernés pour 5 000 Belges qui effectuent le trajet en sens inverse.
Dans l’Aisne, Bart Moreau, (assis ici à gauche de l'intervenant) Président de l’association qui les regroupe, les estime à trois cents avec, chaque fois, des cas particuliers exacerbés par un flou juridique entretenu.
La présence à Hirson du Sénateur belge Christian Brotcorne, d’avocats fiscalistes belges, de Jean-Christophe Dopchie et de Blaise-Philippe Chaumont, hauts fonctionnaires des Ministères des Finances belge et français ; permit malgré tout un dialogue franc.
« UNE APPLICATION RAISONNÉE ET RAISONNABLE »
Avec Jean-Luc Pérat, Conseiller général et Maire d’Anor, Jean-Jacques Thomas, qui présidait cette réunion de plus de quatre heures, demanda justement que les « discussions puissent reprendre au niveau des ministères concernés, que les circulaires belges fassent l’objet d’une même appréciation et que, dans l’attente, le Gouvernement belge suspende ses poursuites. »
Ces deux propositions ont été acceptées. Reste à savoir si les deux gouvernements parviendront, comme l’a souhaité le Maire d’Hirson, « à la même interprétation des textes, à leur application partagée et, surtout, raisonnable. »
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