VIOLENCE A L’EGARD DES FEMMES : FAIRE TOMBER LE TERRIBLE TABOU.

« Bats ta femme tous les matins, si tu ne sais pas pourquoi, elle, elle le sait ». Ce proverbe pourtant fait encore sourire, mais il confirme que la sagesse populaire tient la violence pour un garant de la bonne marche d’un ménage. Ce n’est que très récemment que le problème est sorti de la sphère privée. Mais il reste beaucoup à faire. En effet, aujourd’hui, en France une femme sur dix est victime de violences conjugales. Une femme meurt tous les quatre jours des suites de violences subies au sein du couple. La Journée Internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes fut, donc jeudi, l’occasion pour bon nombre d’institutions et d’associations de sensibiliser l’auditoire du lycée Joliot-Curie sur la banalisation d’un terrible fait de société. Comme le rappela Jean-Jacques Thomas, en 2004, plus de treize femmes ont été chaque mois tuées par leur conjoint. La même année, 34 848 faits de violences ont été enregistrés. Pourtant, les violences faites aux femmes font toujours partie des tabous de notre société. Si la loi votée cette année renforce la répression, elle ne suffit cependant pas. Pour Jean-Jacques Thomas, la loi doit, en effet, inclure une obligation de soins pour les conjoints violents, mais aussi un fort soutien psychologique pour les enfants du couple. La loi doit également assurer un véritable soutien aux femmes battues pour trouver un logement et un emploi. A Hirson, voici quatre ans, la question des violences conjugales a conduit un groupe de professionnels à réfléchir puis à agir ensemble pour mieux prendre en charge les victimes. L’action de sensibilisation organisée au lycée Joliot-Curie s'inscrit donc dans ce cadre. Elle se prolongea par un spectacle de Claude Neau et par un débat animé par Claudie Szpakowski et Nathalie Lobjois, Déléguée départementale aux Droits des femmes et à l’égalité.