PRESIDENTIELLES : JEAN-JACQUES THOMAS HIER A LYON « SI NICOLAS SARKOZY A CHANGÉ, C'EST EN PIRE ! »

A quatre jours du premier tour, Jean-Jacques Thomas était mercredi soir à Lyon pour y tenir deux réunions publiques : la première à Mions à 18h30 et la seconde à 20h30 à Condrieu. Deux meetings pour engager ses auditoires « à un ultime effort » afin que les Français aient droit au choix dont ils ont été privés en 2002. Après avoir rappelé que Nicolas Sarkozy, tout comme d'une certaine manière François Bayrou était comptable et responsable du bilan de la mandature, l'élu axonais s'interrogea : « Pourquoi donc ne revendiquent-ils pas leur bilan ? S'il était bon, si cette politique avait réussi, ils s'en vanteraient, ils s'en réclameraient, ils s'en revendiqueraient ! C'est bien là qu'intervient la supercherie dans cette élection ». De poursuivre, « s'ils en ont assez de cette France tirée vers le bas, s'ils ne veulent pas d'un Président qui dresse les Français entre eux, d'abord qu'ils viennent voter dès le premier tour et qu'ils optent pour le changement ; qu'ils votent pour Ségolène Royal ». Revenant sur la nécessité de placer cette élection sous le signe des valeurs, Jean-Jacques Thomas énuméra les fractures imputables à la Droite : sociale, territoriale et maintenant républicaine. Les déclarations de Nicolas Sarkozy sur la création d'un Ministère de l'identité nationale, sur le dépistage de l'indocilité chez les enfants de 36 mois et plus récemment encore sur la prédestination génétique à certaines déviances criminelles comme la pédophilie n'est rien d'autre qu'une « aberration scientifique autant qu'elle flatte les plus bas instincts et renvoie aux heures les plus sombres de l'humanité . L'eugénisme, martela-t-il, c'est déterminer que certains sont condamnés au malheur. Est-ce cela que nous voulons pour nos enfants alors que nous, nous estimons que chaque citoyen à sa chance. C'est la responsabilité du collectif que de donner à chacun la possibilité de s'en sortir ». Pour lui, si Nicolas Sarkozy a changé, c'est en pire. « Il dit avoir changé et, depuis quelques jours, il est effectivement plus inquiet et cet excité contrarié retrouve sa propension naturelle à tout vouloir pour son camp, pour ses amis. Surtout pour lui. Mais, peu à peu, le doute s'installe. Chez lui, comme dans son propre camp. L'image de diviseur lui colle tellement à la peau qu'il affrète un hélicoptère pour Colombey les deux églises. Sans doute pense-t-il que quelques images devant la tombe du Général De Gaulle suffiront à lui donner celle d'un rassembleur ! François Bayrou se déclare « catholique pratiquant ». Il se définit aussitôt comme « catholique croyant qui prie quand il souffre ». Ce matin, dans « Le Figaro », il met en avant les « racines chrétiennes de la France » puis, misant sans doute sur un miracle dimanche, il en appelle à Dieu. Faut-il qu'il soit donc inquiet. Mais, comme cela ne l'apaise pas encore, ultime renfort, il sort même Giscard de sa retraite ! » De conclure, avant de répondre aux questions de la salle, « Ségolène Royal constitue le rempart pour endiguer la thèse du repli national comme solution à nos problèmes parce qu'elle porte justement les valeurs de cette République nouvelle. D'une République capable de se tourner vers chacun de ses enfants et qui ne leur demande pas à celles et ceux qui vivent, travaillent et étudient sur notre sol, d'où ils viennent, mais où ils veulent aller ensemble ».