SUPPRESSION DU CONSEIL DE PRUD'HOMMES : LA DONNE DE L'UMP, LA CARTE DE L'INJUSTICE.

Le Gouvernement a tranché. Non pas, comme il l'avait laissé entendre en privilégiant la proximité, mais la seule logique politique. Jean-Jacques Thomas avait, en effet, souhaité que « la carte judiciaire soit avant tout celle des Services de la justice et non uniquement celle des palais de justice ». Encore moins celle de l'injustice ! Or, en supprimant, à l'encontre même des préconisations initiales, les Conseils de Prud'hommes d'Hirson, Chauny et Château-Thierry, la Garde des Sceaux privilégie la seule gestion partisane. Pire en renforçant Saint-Quentin, Laon et Soissons, le gouvernement a opté pour une carte UMP. Les soixante-trois suppressions annoncées sur le territoire français répondent, en effet, à la même logique que celle qui a prévalu à la suppression de vingt-trois tribunaux de grande instance et de 176 tribunaux d'instance. Même si le Code du travail oblige à recueillir l'avis du Conseil général, des Conseils municipaux, des organisations professionnelles et syndicales, ainsi que des Chambres consulaires, cette procédure n'est que formelle. Alors que le Conseil de Prud'hommes d'Hirson affiche un délai de jugement parmi les plus courts et un taux de conciliation parmi les plus élevés, sa disparition pénalisera les salariés licenciés, déjà privés de salaires, et les obligera à des déplacements aussi difficiles que coûteux. En 2004, la Chancellerie avait pourtant soutenu la décision municipale d'acquérir et de moderniser les locaux prud'homaux. Aujourd'hui, le Gouvernement ne se sent tenu que par un seul engagement : accélérer la disparition des Services publics.