4 août 2008
SÉCU : LA POLITIQUE DU (MOINS) PIRE.
Facile. Vous n'êtes pas content de votre mutuelle, changez-en ! La concurrence appliquée à l'assurance maladie suffira à réduire de quatre milliards le déficit prévu pour 2009. Roselyne Bachelot, Ministre de la Santé, et Eric Woerth, son homologue des Comptes publics, le garantissent.
Il est vrai, avec la même assurance, en 2004, leurs prédécesseurs avaient déjà affirmé que les déremboursements et les taxations des usagers suffiraient, trois ans plus tard, à retrouver l'équilibre.
Or, la Cour des Comptes vient de refuser de certifier les comptes 2007 de la Sécurité sociale. Elle estime, en effet, le déficit à 10,5 milliards et non à 9,5 milliards comme l'annonce le Gouvernement.
Il s'agit d'une première qui confirme la détérioration des finances publiques. Une dégradation liée à une mauvaise gestion, à une situation économique et sociale inquiétante, et à la multiplication de mesures inégalitaires à la fois clientélistes et inutiles.
Car au-delà de la taxation des assurances-santé et des mutuelles, le nouveau plan de redressement illustre la faillite de la méthode. Les mesures imposées en 2004 non rien réglées et la situation s'est même aggravée. Malgré cela, Nicolas Sarkozy persiste. Pas question de taxer les revenus financiers ou d'instaurer une fiscalité sur les stock-options. Les usagers paieront.
Bien sûr après avoir longtemps brandi la menace d'une augmentation du ticket modérateur, c'est-à-dire de la part restant à charge de l'assuré social ou de sa mutuelle, le Gouvernement demeure fidèle à sa méthode : pousser très loin les mesures contraignantes et impopulaires puis revenir (un peu) en arrière afin que l'opinion, soulagée (?), constate que le pire est (heureusement) évité.
Ce énième rafistolage ne trompe pourtant personne. Demain ou après-demain, pour les assurés, les tarifs augmenteront. Les mutuelles seront obligées, soit de réduire les remboursements, soit d'en appeler à leurs adhérents. La santé ne saurait se limiter à une question de concurrence.
A moins que le Gouvernement pour définitivement réduire le déficit qu'il a lui-même contribué à creuser ne décide purement et simplement de supprimer … la Sécu !
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