JEAN-LUC PÉRAT A JEAN-LOUIS BORLOO : « COMME L’ÉLÈVE, LA SAMBRE VEUT SUIVRE SON COURS TOUT EN RESTANT DANS SON LIT »

« Les rivières et les canaux représentent des enjeux majeurs pour le développement durable des territoires. Les communes traversées par la Sambre, qu'elles soient belges ou françaises, nordistes ou axonaises, l'ont parfaitement appréhendé. Par l'amélioration de la qualité de ses eaux, la réfection de ses berges, de ses chemins de halage, la reconquête des friches industrielles qui la bordent, et la création d'équipements touristiques d'accueil et de loisirs, elles ont engagé depuis plus de dix ans des politiques volontaristes de mise en valeur de leur rivière. En tout, ce sont plus de 15 millions d'euros qui ont été investis le long de la Sambre, rien que dans les départements du Nord et de l'Aisne ». En s’adressant à l’Assemblée au Ministre de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de l'aménagement du territoire, Jean-Luc Pérat a, une nouvelle fois, rappelé la solution pertinente que représente le canal de la Sambre au regard du Grenelle de l’environnement. Malheureusement, depuis 2006, tous les projets d'investissements, soit plus de 15 millions d'euros sur dix ans, la plupart éligibles aux financements européens, sont compromis par la fermeture du vétuste pont-canal de Vadencourt. Dans l'Aisne, la Sambre est ainsi devenue une voie sans issue. « Seule sa reconstruction dans les meilleurs délais, expliqua Jean-Luc Pérat dans l’hémicycle, permettrait de sauver ces projets ». Comparés aux 100 millions engagés pour l'Oise et aux 3,5 milliards investis sur le canal Seine-Nord, les 3,1 millions d'euros nécessaires au pont canal de Vadencourt pèsent peu. D’où l’interpellation du Député du Nord : « La Sambre, dit-il, paraphrasant Albert Camus, comme l'élève ou l'étudiant, veut suivre son cours tout en restant dans son lit. Sans la reconstruction de ce pont-canal, opération qui relève de la compétence stricte de Voies Navigables de France, c'est une rivière morte que nous aurons bientôt à gérer tous ensemble, et alors plus aucune collectivité n'acceptera de s'engager, par exemple, pour prendre en charge la compétence sur les voies d'eau secondaires que cet organisme souhaiterait leur confier ! » Solennellement et au nom de l'ensemble des élus, Jean-Luc Pérat a donc demandé à l’Etat, « d’apporter, dans le cadre du plan de relance de l'économie aux côtés de VNF, les 2,5 millions manquant afin que les travaux puissent débuter au plus vite ». Secrétaire d'État chargé du développement de la région capitale, Christian Blanc lui a répondu au nom de Jean-Louis Borloo. Globalement, même si la priorité reste le canal Seine-Nord-Europe, du fait de l'intérêt local de la Sambre, le dossier a été transmis à la Direction de l'Environnement avec mission de faire un point sur les capacités de financement des différentes collectivités concernées, dont l'État par l'entremise de VNF. D’ici le 15 mai, un rapport sera remis au Ministre de l’écologie.