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Le blog de Jean-Jacques THOMAS
9 novembre 2009

AVANT LA CÉRÉMONIE DE LA PIERRE D'HAUDROY, UNE DÉLÉGATION POLONAISE SE RECUEILLE A HIRSON.

11_NOV_09_d_l_gation_3718FELa veille de leur présence lors de la commémoration du cessez-le-feu sonné par le clairon Pierre Sellier à Haudroy, une délégation polonaise de Milanowek, cité proche de Varsovie, a souhaité se recueillir à Hirson. Porte-drapeaux et anciens combattants français et polonais se sont ainsi retrouvés dans l'enceinte du cimetière militaire où Jean-Jacques Thomas a souligné comment l'armistice célébré en Europe marque en Pologne l'indépendance du pays. Quatre ans plus tôt, alors que la Pologne dépecée n'existe plus, le déclenchement de la guerre y avait, en effet, fait naître de réelles espérances chez un certain nombre de Polonais émigrés en France. Bien que la France soit une alliée de la Russie tsariste, dès août 1914 des centaines d'émigrés polonais, pour la plupart ouvriers mineurs dans le Nord-Pas-de-Calais, commerçants ou intellectuels installés dans la capitale, rallient alors le Comité des volontaires polonais créé à Paris. 11_NOV_09_d_l_gation_3718FB Ils s'engagent alors dans la Légion étrangère où dans le 1er Régiment étranger. Dès le printemps 1915, ces soldats montent au front et combattent en Champagne et en Picardie, puis en Artois. L'Histoire retiendra d'ailleurs que le porte-drapeau du 2e Régiment de marche, le soldat Szuyski est tué dans la Marne « sous l'étendard de la Pologne ressuscitée », c'est-à-dire le drapeau rouge avec l'Aigle blanc. Malgré tout, il faut attendre juin 1917 pour que l'armée polonaise soit officiellement créée. En janvier 1918 est ainsi constitué le 1er Régiment de chasseurs polonais, grossi par l'arrivée de volontaires venus des Etats-Unis, et l'enrôlement de 1 500 prisonniers de guerre allemands d'origine polonaise. Devant l'afflux des engagements sont alors créées les 1ère et 2e Divisions d'infanterie polonaises. Finalement, le 11 novembre 1918, jour de l'armistice, est proclamée l'indépendance d'une nation qui l'avait perdue à la fin du XVIIIe siècle. Elle la reperdra cependant le 1er septembre 1939 avec l'attaque de l'Allemagne nazie. 11_NOV_09_d_l_gation_3718FC Après avoir fleuri le monument érigé à la mémoire des soldats tombés durant la première guerre mondiale en compagnie des responsables polonais, Jean-Jacques Thomas nota encore que le monde allait alors découvrir « avec horreur des noms aussi tristement célèbres que Auschwitz, Birkenau et Belsec ». « Ces fantômes, dit-il, continuent de nous hanter ». Pour lui, face à la montée des nationalismes, la présence d'une délégation polonaise marque également l'importance d'une paix toujours fragile et l'importance d'entretenir la flamme du souvenir pour éclairer l'avenir. Du reste, d'autres « Fantômes » sont toujours présents dans l'Aisne grâce à la sculpture monumentale érigée sur la Butte Chalmont près d'Oulchy-le-Château par Paul Landowski, sculpteur français d'origine polonaise disparu en 1961. Au pied du site, une statue de la France, également signée Landowski, arbore un bouclier sur lequel sont sculptées la Liberté, l'Egalité et la Fraternité. Elle amena donc Jean-Jacques Thomas à citer le cinéaste polonais Krysztof Kielowski pour lequel si « les dix commandements expriment en dix phrases l'essentiel de la vie ; en trois mots, liberté, égalité, fraternité, en font tout autant ». Une devise républicaine et universelle qui, comme à Hirson et à Haudroy le lendemain, « rassemble les défenseurs de la paix ».
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  • Jean-Jacques THOMAS, Maire d'Hirson et Président de la Communauté de communes des "Trois Rivières", livre ses impressions et commentaires sur le quotidien de sa commune et de la vie citoyenne en général.
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