« C’EST PAS NOUS » : DES MOMENTS DE PURE VÉRITÉ, DE VRAI BONHEUR.

Evidemment, toute ressemblance avec des situations et des personnes existantes serait forcément fortuite. Toutefois, le public présent à Landouzy, Saint-Michel et Hirson pour la dernière représentation a pu apprécier la pertinence des situations et la justesse des dialogues. 

Les miroirs ainsi tendus aux spectateurs par Adeline-Fleur Baude, Bernard Debrayne, Janie Follet et Florian Tassart proposaient, en effet, de percutants reflets. Coproduit pour la comédie de Picardie et la troupe lilloise du Prato, ce spectacle doit beaucoup à Gilles Defacque, auteur, metteur en scène, comédien et clown. Du reste, l’artiste a toujours voulu ramener le théâtre vers le public. Il a ainsi créé des représentations de rues, imaginé des revues circassiennes aussi bien que des œuvres du répertoire, mélangeant toujours le burlesque des situations et la poésie des existences.

Dans une mise en scène signée François Godart, aussi percutante que les dialogues  échangés par le quatuor de comédiens, la pièce donne vie aux relations quotidiennes entre les sexes et les générations. Deux couples à deux âges de la vie se retrouvent ainsi dans des relations conflictuelles, amoureuses, amusantes, tendres telles que les vivent au quotidien, parents et enfants. 

Sans fil narratif précis, une succession de saynètes retrace des parcours de vie, définit les identités féminines et masculines au sein du noyau familial et d’une société partagée entre traditions et obligations. La cérémonie du nouvel an, la visite aux défunts à la Toussaint ou n’importe quelle fête calendaire entraînent immanquablement des quiproquos voire des conflits… de pure vérité, mis en lumière pour la proximité entre acteurs et spectateurs.

Sans temps mort, pendant une heure et demie, la Comédie de Picardie effeuille une sorte de théâtre-journal dans lequel Gilles Defacque « expulse les infos et le monde qui nous dévore ».