COMITÉ DE LA MÉMOIRE DE L’OSSUAIRE D’EFFRY : « LA MACHINE DE GUERRE EST UNE MACHINE DE MORT ».

Bien sûr, cette année encore, la commémoration du 14 mai, date de la réhabilitation de l’Ossuaire d’Effry constitue le cœur des manifestations organisées à la mémoire de 305 Russes, 215 Belges, 137 Français, 23 Roumains et de l’Italien enterrés dans la nécropole. A cette occasion, l’exposition organisée par les élèves du collège de La Capelle permit de revenir sur la vie, l'organisation et surtout la finalité de ce camp où étaient entassés les Bataillons de travailleurs civils.

De même, la conférence donnée par Philippe Tabary fut également l’occasion pour les membres du Comité d s’intéresser e la mémoire de au contexte dans lequel fut utilisé l’hôpital rapidement devenu mouroir. Au-delà des trente-huit sorties de leur drapeau, des bilans moral et financier, la réunion présidée par Pierre Delabre mesure donc l’intérêt que suscite toujours cette page d’histoire locale auprès de cinquante-trois adhérents, mais également du grand public.

Du reste, en réaffirmant son soutien à la réhabilitation du monument pour laquelle il s’était engagé, Jean-Jacques Thomas salua également le travail de recherche de Mathieu Blond. L’ancien Directeur de l’Office départemental des anciens combattants affirmait, en effet, qu’Effry pouvait gêner car il « exprime la quintessence de la machine de guerre. La machine de guerre est machine de mort – et rien d’autre ».

« Effry gêne, ajoutait-il, car Effry porte en germe l’idée que l’extermination massive pratiquée ici et là tout au long du XXe siècle n’est pas le fait de telle idéologie – puisqu’aussi bien nationalisme, stalinisme, nazisme, m arxisme polpotien, ethnicisme, que sais-je ? l’ont pratiqué. Aucune idéologie ne semble à l’abri de voir germer en elle un désir de mort absolue. Y a-t-il un point commun à ces barbaries ? La réponse est à Effry : l’existence même d’un corps militaire autonome, non soumis au pouvoir civil, a permis un tel crépuscule de l’humain ».