PHILIPPE PÉROUX AIME LE RÉPERTOIRE, TCHEKHOV ET TOUJOURS LES PORTRAITS.
Sa bibliographie le souligne : Tchekhov dépeint rarement des héros. Ses personnages existent d’abord de par leurs caractères. « L’ours », sa pièce en un acte écrite en 1888 n’échappe pas à ce principe. A l’Eden, la rencontre entre une jeune veuve et un créancier de son époux constitue le prétexte à un tableau sur la misogynie tandis que « La demande en mariage », également publiée en 1888, traite de l'impossibilité à se maîtriser. La dispute y tient, là encore, une place centrale et fournit l’occasion à l’auteur de dévoiler les multiples facettes de la nature humaine. Ces portraits, Philippe Péroux aime également les brosser. Avec ambition, originalité et même parti-pris dans une mise en scène contemporaine, avec sa troupe du « Fil du temps et des saisons », il s’est donc résolument engagé dans deux pièces du répertoire.
S’agissant de Tchekhov, le pari n’était pourtant pas gagné par avance. Les acteurs ont, cependant, réussi à séduire, renforçant ainsi la capacité des Transfrontalières à réunir dans une même programmation, à une semaine d’intervalle, Michel Jonasz, Philippe Péroux et, cette semaine, la Comédie de Picardie, grâce, peut-être, à un même ciment appelé passion.