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Le blog de Jean-Jacques THOMAS
9 novembre 2011

CESSEZ-LE-FEU D’HAUDROY : EN HOMMAGE A « CES FORÇATS DE GUERRE QUI N’AVAIENT PAS VOULU CELA ».

HAUDROY 2011 clairon

Rappelée cette année encore par deux enfants de l’école primaire de La Capelle, l’arrivée des plénipotentiaires allemands restera un moment de l’Histoire de France et de la Thiérache. Venu de Rocquigny, surmonté d’un drap blanc, le 7 novembre 1918, le véhicule transporte le Général Von Winterfeldt. La paix est en route. Le Caporal Sellier peut alors sonner le cessez-le-feu. Quatre-vingt-treize ans plus tard, devant la pierre d’Haudroy, un jeune musicien de l’harmonie capelloise égrena les notes tellement attendues.

HAUDROY 2011 JJT micro

Devant près de quatre-vingts porte-drapeaux et un détachement du 1er RAMA, Jean-Jacques Thomas a, pour sa part, choisi d'évoquer « ce qu’ont enduré pendant quatre longues années les combattants », regrettant que les commémorations n’évoquent que partiellement ce que fut la guerre. Pour lui, en effet, le monument thiérachien n’évoque ni «la peur, ni le sang mêlé à la boue des tranchées ».

D’ajouter : « Il ne dit pas le déluge de feu, les éclats d’obus, la terre retournée et les corps déchiquetés. Il ne dit pas la faim, la soif, le pain que l’on s’arrache. Cette pierre d'Haudroy ne dit pas en 1917, la révolte qui gronde dans les tranchées, les innocents, fusillés pour l’exemple. Elle ne dit pas cette guerre qui n’en finit pas ».

HAUDROY 2011 garde à vous

Evoquant la peur du soldat Jean Giono qui, de 1915 à 1918, ne quittera pas les champs de bataille sur lesquels il verra mourir ses camarades avant qu’en mai 1918, ses paupières ne soient brûlées par les gaz, le 1er Vice-Président du Conseil général cita également Maurice Genevoix dont la voix s'éleva pour demander pitié. « Pitié pour ceux qui sont morts. Pitié pour (les) vivants qui étions auprès d’eux. Pour (ceux) qui (se) battront demain et qui mourrons. Pitié pour (ceux) qui souffriront dans leurs chairs mutilées. Pitié pour (ces) forçats de guerre qui n’avaient pas voulu cela ! ».

HAUDROY 2011 porte-drapeaux Mai 40

Même si aujourd’hui, aucun survivant ne peut s’exprimer, dans l’Aisne, les tranchées constituent autant de livres ouverts. « A Craonne, expliqua Jean-Jacques Thomas, au Chemin des Dames, chez Noël Genteur, gavée, la terre recrache toujours les éclats d’obus, les balles et même les corps broyés. Là-bas, chaque béance d’un champ dit l’indicible ». Et le Maire d’Hirson de s’interroger : « combien d’anonymes sont tombés sans même adresser à leur famille une dernière pensée ? ». Dans trois ans sera célébré le centième anniversaire du début de la guerre. Mais face aux dates qui s’enchaînent et qui se fondent parfois dans l’oubli, Jean-Jacques Thomas demanda donc à son auditoire « d’écouter les Poilus nous parler, ultimes murmures de cette guerre qui s’efface ».

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  • Jean-Jacques THOMAS, Maire d'Hirson et Président de la Communauté de communes des "Trois Rivières", livre ses impressions et commentaires sur le quotidien de sa commune et de la vie citoyenne en général.
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