JEAN-JACQUES THOMAS : « DE PAR SON ACTION ET L'HISTOIRE, PIERRE MAUROY ÉTAIT DÉJÀ UN MONUMENT ».
« La Thiérache est un peu mon pays. D'une certaine manière, je suis votre voisin puisque je suis né à Cartignies, dans l'Avesnois tout proche. Je me suis rendu à plusieurs reprises à Hirson, mais je me souviens particulièrement du meeting que j'avais tenu en 1981 salle de l'Eden alors tout jeune Premier Ministre. Nous étions en campagne pour les élections législatives et Maurice Brugnon se trouvait à mes côtés ». Ainsi s’exprimait Pierre Mauroy le 23 décembre 2007, lors d'une visite de huit heures à Hirson.
L’homme d’Etat retrouve alors la ville où il est venu en 1981, donc, puis en 1999 à l'occasion de l'inauguration des rues Lucien Gabel et François Mitterrand. Affable, attentif au travail réalisé, l'ancien Premier Ministre avait alors salué l'action municipale en inaugurant les rues Paul Codos, Claude Brunet, Raymond Fischer, Raymond Mahoudeaux et, de son ami, Maurice Brugnon. Dans un même hommage, il avait même associé Gilles Pargneaux et Jean-Jacques Thomas, tous deux originaires d'Hirson, en saluant l’action transfrontalière développée par la Municipalité thiérachienne. « Je sais aussi, avait-il précisé, qu’ici, vous faites plus et mieux avec vos voisins belges grâce à la coopération transfrontalière. Je vous félicite sincèrement de relever ce défi porteur d’avenir et je vous encourage chaleureusement à poursuivre durablement dans cette voie ».
Sa disparition à 84 ans peine Jean-Jacques Thomas qui, hier matin, a justement rappelé qu’il était présent à l’Île verte voici six ans. Pour Jean-Jacques Thomas, il n’était « pas seulement le premier Ministre de François Mitterrand, il est l’homme des grandes réformes du début de son septennat : nationalisations, retraite à soixante ans, décentralisation, cinquième semaine de congés payés, 39 heures, abolition de la peine de mort, etc. Je salue également son courage lorsque dans le Nord comme dans nombre de régions ouvrières, il engagea les indispensables restructurations industrielles et réussit à maintenir la France dans le système monétaire européen ».
D’ajouter : « Homme de tradition et de fidélité, il incarne la modernité et l’unité du Socialisme. Sa forte corpulence, va voix, son charisme, son action et l'Histoire en avaient fait une sorte de monument. Il forçait autant le respect que l’admiration. Comme beaucoup, aujourd’hui je suis triste de sa mort et heureux de l’avoir rencontré ».