TRAITEMENT DES DÉCHETS MÉNAGERS : POUR JEAN-JACQUES THOMAS, NE PLUS ENFOUIR DE FERMENTESCIBLES VA DANS LE SENS DE L’HISTOIRE.

Ouvert sur 45 hectares en 1996, le Centre d’enfouissement de déchets d’Allemant en a enfoui en 2012, 96 000 tonnes dont un tiers d’ordures ménagers. Leur décomposition produit ensuite du biogaz transformé en électricité. Cependant, l’installation fut loin de donner entière satisfaction et, face aux nuisances olfactives, les plaintes de riverains se sont multipliées. Face à la mobilisation des associations de défense et des élus, la société gestionnaire SITA-DECTRA opposa, dans un premier temps, des fins de non-recevoir. Même si des améliorations ont été enregistrées, face aux blocages persistants et à l’absence de dialogue, le Président du Conseil général, Yves Daudigny, confia à une Commission d’études présidée par Jean-Jacques Thomas la mission de lui proposer des solutions pour régler les dysfonctionnements et de formuler de nouvelles propositions sur la gestion des déchets ménagers.

A l’issue d’une vingtaine d’auditions et de visites dans l’Aisne et en Alsace, lors d’une séance de l’Assemblée départementale, le 1er Vice-Président du Conseil général remit donc à Yves Daudigny le livre blanc dans lequel il précise les origines des nuisances, les insuffisances de l’exploitants et les réponses apportées. Dans la dernière partie, la Commission et son Président avancent également vingt-six propositions susceptibles d’être reprises dans le futur Plan de prévention et de gestion des déchets non dangereux.

Point central de son rapport, Jean-Jacques Thomas a proposé à ses collègues qu’à terme, dans l’Aisne, ne soient plus enfouis, à Allemant, mais également à Grisolles et à Flavigny, de déchets fermentescibles. Un choix stratégique qui obligera les ménages de modifier à la source leurs habitudes et, ensuite, les collectivités d’imaginer un prétraitement. Redevance incitative, tri mécano-biologique ou non, d’ici mai 2016, date à laquelle le site d’Allemant aura reçu le 1,7 million de tonnes de déchets prévus, il propose qu’après, plus aucun fermentescible n’y soit enterré et que, dans ce délai, les solutions les plus appropriées soient recherchées.

Reste la question de la date de fermeture du centre. Pour Jean-Jacques Thomas, elle est liée à la capacité de traitement des autres installations axonaises ou les plus proches dans les départements voisins de traiter l’ensemble des déchets ménagers produits par les habitants du département et, préalablement, triés. « Fermer Allemant, précisa-t-il, devant l’ensemble des ses collègues, sans proposer de solutions alternatives serait irresponsable. D’où les vingt-six préconisations contenues dans le livre blanc dans lequel j’indique que ne plus enfouir de fermentescibles va dans le sens de l’Histoire et de l’environnement ». Une  proposition et un rapport votés par le Conseil général par 38 voix pour, deux abstentions et deux voix contre.