JEAN-JACQUES THOMAS : « TOUS MÉRITENT NOTRE RESPECT ET DOIVENT STIMULER NOTRE MÉMOIRE ».
Janvier 1916. Voilà plus d’un an, déjà, que la guerre s’enlise sur un front qui s’étend de la Mer du Nord à la Suisse. Cette situation bloquée n’en est pas moins désastreuse en zone occupée et coûteuse en vies sur le front. A Hirson, les réquisitions, les prélèvements, les obligations et les nombreuses contraintes imposées à la population sont à l’origine d’un véritable épuisement et d’un dénuement qui touche villes et villages.
A cette misère s’ajoute l’interminable liste des morts. Un mari, un fils, un frère, un père : les familles sont décimées. En France, mais, également, chez l’ennemi. Lors de la commémoration achevée place Victor Hugo, Jean-Jacques Thomas est, évidemment, revenu sur les batailles de Verdun et de la Somme. « Pour quel résultat ? » s’est, cependant interrogé le Maire d’Hirson. Malgré les morts qui s’accumulent, malgré les tonnes de métal déversées sur chaque mètre carré du front, aucun des belligérants ne parvient, en effet, à réaliser la percée annoncée.
Saluant la mémoire de toutes les victimes, il ajouta : « Tous méritent notre respect et doivent, absolument, stimuler notre mémoire. Assez pour ne pas revivre la même chose. Assez pour souligner l’horreur qu’un siècle de reconstruction n’est pas encore parvenu à effacer. Assez pour ne pas oublier, ni les victimes d’hier, ni celle des attentats de Paris du 13 novembre 2015. Assez pour y trouver une exceptionnelle motivation pour construire une paix durable. Assez, enfin, pour que la Paix trouve, ici et maintenant, l’écho qu’elle n’avait pas reçu voici tout juste un siècle ».