HOMMAGE AUX MORTS D’INDOCHINE : « QUE DE SANG VERSÉ SUR LA TERRE ROUGE DU TONKIN ».

Il en est des morts comme des guerres. Certaines, comme en Indochine, sont oubliées. Il faut, en effet attendre 2005 pour que la France rende un hommage officiel aux soldats français tombés loin de chez eux. Là-bas, dans ces territoires colonisés par la France en 1884. Hier soir, la Municipalité hirsonnaise commémora également l’anniversaire de l’inhumation du soldat inconnu en la Nécropole nationale de Notre-Dame de Lorette. Le 8 juin 1980, comme le souligna Michel Vallier, Président des ACPG-CATM, sa dépouille rejoint celles des Première et Seconde Guerre mondiale, de la Guerre d’Algérie, celles des « Morts pour la France ».

Après avoir fleuri le monument qui leur est dédié, mais, également, à la paix, Jean-Jacques Thomas rappela que cette guerre, comme bien d’autres, était évitable. Après que le monde entier se soit déchiré dans un conflit sans précédent dans l’Histoire, « en 1946, nota l’élu, la crainte des Vietnamiens de subir un coup de force de la puissance coloniale et le fait que les Français d’Indochine redoutent une nouvelle Saint-Barthélemy, conduisent – croit-on - à un compromis. La suite est connue. La guerre d’Indochine sonne comme la révolte d’un peuple désireux d’obtenir son indépendance ».

Dans un contexte international de lutte d’influence, le conflit ne tarde pas à s’internationaliser. Un nom, « Dien Bien Phu », marquera la France à jamais. Sa chute, en mai 1954, sera suivie de la signature de l’accord de paix. « Mais, là encore, à quel prix ? » s’interrogea Jean-Jacques Thomas. « Que de sang versé sur la terre rouge du Tonkin ». Le Maire d’Hirson de conclure : « Cette reconnaissance de leur sacrifice, nous la devons aux morts de  cette guerre et à ces soldats oubliés. Mais nous la devons tout autant aux vivants afin qu’ils ne soient pas oubliés ».