19 mai 2006
CENSURE : RENDEZ-VOUS EN 2007 !
Après l’avoir longtemps souhaité, après avoir tout fait pour accélérer la chute de Jean-Pierre Raffarin, Dominique de Villepin l’a, finalement, remplacé à l’Hôtel Matignon.
En cent jours, il s’était alors engagé à restaurer la confiance, à relancer l’économie. Sans le dire, lui aussi, promettait déjà la rupture. De ruptures, il y en eu effectivement et de sévères !
Des émeutes urbaines, d’une ampleur et d’une durée inégalée ont embrasé la France. Le CPE a ensuite déclenché un conflit social inégalé. Dans nombre de démocraties, un seul de ces événements auraient amené un Premier Ministre à présenter sa démission.
Pour Dominique de Villepin, perdre la confiance du peuple n’est sans doute pas une raison suffisante. Mieux que n’importe quel baromètre, la triste affaire Clearstream et l’envol de ses corbeaux viennent de révéler une crise institutionnelle et morale qui agite un gouvernement dont la déstabilisation de ses membres est élevée au rang de sport national.
Comme François Hollande l’a rappelé à la tribune de l’Assemblée, les chaînes de commandement politique ont été délibérément brisées. Les procédures administratives et judiciaires ont été volontairement contournées et même détournées. Des services secrets ont été utilisés à des fins politiques. L’Etat lui-même a été pris en otage, puis accaparé par des clans pour, enfin, assouvir des rivalités personnelles.
L’affaire d’Etat débouche maintenant sur une crise politique qui interdit désormais au Gouvernement de travailler dans l’intérêt du pays. Du reste, même l’UDF en convient : il ne s’agit plus d’un gouvernement, mais d’un champ de bataille.
Puisque le Président de la République n’exerce plus ses responsabilités, que le Premier Ministre et le Ministre de l’Intérieur se jettent à la tête les pires qualificatifs, s’accusent mutuellement par officines, comploteurs et falsificateurs interposés, la motion de censure présentée par le Groupe socialiste restait la seule voie de sortie démocratique, la seule issue républicaine, le seul instrument de la clarification.
Même si le 16 mai, le Gouvernement n’est pas tombé. Une autre censure s’avance, plus dure, plus sûre et, elle, sera votée.
En 2007 et par les électeurs !
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