8 septembre 2006
RUPTURE, VOUS AVEZ DIT RUPTURE ?
Ces dernières années, toutes les rentrées sont chaudes. Pré campagne présidentielle oblige, 2006 n’échappe pas à la règle. Il est vrai que le Gouvernement contribue largement à (ré) chauffer les esprits.
Alors que Dominique de villepin annonce une reprise de la croissance, les Français, eux, subissent la hausse des prix et des tarifs des services.
Comment, du reste, réagissent les 250.000 foyers contraints de rembourser l’avance sur leur prime pour l’emploi et, en particulier, les contribuables qui ont perdu leur travail en cours d’année ?
Cette différence entre les annonces des uns et la réalité des autres, entre les gestes (médiatiques) et les faits renforcent la défiance entre l’exécutif et nos concitoyens. Plus grave, elle rejaillit injustement sur l’ensemble de la classe politique.
Le débat sur la privatisation de GDF ne fait d’ailleurs qu’accentuer ce profond malaise et une crainte réelle face à l’avenir. Alors que le besoin de repères n’a jamais été aussi fort, le Gouvernement opte pour la libéralisation et la dérégulation de l’énergie. Son projet de loi donne ainsi au marché un rôle moteur dans un domaine stratégique où, justement, l’Etat aurait dû conserver ses moyens de préparer l’avenir.
Bien plus que de la privatisation de Gaz de France, se joue à l’Assemblée l’avenir énergétique de la France. Or, l’énergie n’est pas un bien comme un autre et, pour des raisons idéologiques, les fondements d’un service public vital sont maintenant sapés.
Pourtant en 2004, Nicolas Sarkozy, alors Ministre de l’Economie et des Finances déclarait: « Je l’affirme parce que c’est un engagement du gouvernement : EDF et GDF ne seront pas privatisées. ».
Le 29 avril 2004, le président de l’UMP avait même écrit aux syndicats pour confirmer que «ces sociétés resteront publiques et ne seront en aucun cas privatisées compte tenu de leur caractère déterminant pour les intérêts de la France».
Où en est le patriotisme économique alors glorifié le 25 février 2005 par le Premier ministre lui-même ?
Faire le contraire de ce que l’on déclare une, voire deux années plus tôt, c’est sans doute ça la rupture annoncée. Ça promet !
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