AU LEURRE DU BILAN, L'HEURE DU CHOIX

Plus la campagne avance, plus les clarifications s'opèrent. Et c'est heureux. Peu à peu, les masques tombent et, de fait, révèlent la véritable nature des programmes présidentiels. En annonçant qu'il ne donnerait aucun coup de pouce au SMIC s'il était élu, Nicolas Sarkozy a, pour la circonstance, le mérite d'assumer son libéralisme. Une fois n'est pas coutume ! Sa politique salariale se borne, en effet, à permettre aux employeurs d'exiger de leurs salariés un maximum d'heures supplémentaires. Ainsi, l'employé et l'ouvrier seront totalement soumis au bon vouloir de l'employeur. Un retour en arrière qui renvoie au patronat de droit divin du siècle dernier. A la « glorieuse époque du bon maître » ! Entre l'embauche, avec l'augmentation du pouvoir d'achat, principale attente des Français, et le recours aux heures supplémentaires défiscalisées, le chef d'entreprise n'hésitera pas. Pourtant, au terme d'une garde de douze heures, une sage-femme est-elle encore en capacité physique de travailler deux à trois heures de plus ? L'ouvrier posté sur une chaîne de production devra-t-il sacrifier sa santé pour gagner le minimum vital ? A l'opposé, lorsque Ségolène Royal estime indispensable une augmentation du SMIC de 1500 euros et la réunion annuelle d'une conférence salariale pour garantir la revalorisation des salaires, c'est bien d'un choix de société entre deux visions clairement identifiées dont il s'agit. Deux options s'opposent. Face à un libéralisme de plus en plus impitoyable, à un marché de plus en plus dérégulé, les Français auront le 22 avril la possibilité d'exprimer leur volonté de changement. En effet, Nicolas Sarkozy ne propose pas autre chose que de poursuivre la politique qu'il mène depuis cinq ans. Avec les résultats que chacun peut apprécier ! Au nationalisme de Droite, Ségolène Royal oppose l'identité républicaine. Au communautarisme sarkozien, elle préfère l'unité nationale et pour réduire la fracture sociale, creusée par l'UMP, elle s'engage sur une VIe République sociale basée sur la croissance et l'emploi.

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