1 mai 2007
APRÉS MAI 68, VA-T-IL (AUSSI) LIQUIDER LES ACCORDS DE GRENELLE ?
Alors qu'avant le premier tour, Nicolas Sarkozy avait désavoué son bras droit Brice Hortefeux qui avait évoqué la possibilité d'élire une soixantaine de députés à la proportionnelle à l'horizon 2012, cette fois le candidat de l'UMP fait machine arrière en proposant d'introduire "un peu de proportionnelle au Sénat ou à l'Assemblée nationale ».
Avec cette nouvelle perche tendue, il cherche surtout à capter les voix du Front national. Lors des meetings ou des débats télévisés, Nicolas Sarkozy et ses responsables opposent de plus en plus des discours d'une grande violence et d'une réelle brutalité.
Alors que tous refusent d'être mis devant leurs responsabilités, d'assumer leur bilan gouvernemental, les prochains jours et, notamment, le débat de mercredi soir, doivent être l'occasion d'une clarification du choix du 6 mai.
Pour eux, c'est évident, demain, ils décideront et les Français obéiront. La Fête du travail doit donc être l'occasion de faire valoir les revendications des salariés.
La France est en proie à un système archaïque dans le domaine du dialogue social et la façon dont Nicolas Sarkozy parle des syndicats demeure aussi brutale que violente et injuste. Une société a besoin d'organisations syndicales.
Alors que l'UMP remet clairement en cause le droit de grève, Ségolène Royal propose, elle, d'instaurer le chèque syndical, le crédit d'impôt, encouragement à l'adhésion syndicale. En contrepartie, les syndicats, parce qu'ils seront informés en amont des décisions pour l'entreprise, sont invités à nouer des compromis sociaux.
A l'image de la conférence salariale qu'elle réunira dès son élection, pour « changer le paysage des relations sociales dans l'entreprise et de concilier la performance économique et le progrès social ».
Ségolène Royal d'ajouter : "Quand j'entends Nicolas Sarkozy dire qu'il faut liquider mai 68 c'est un discours très violent. Lui qui découvre en fin de campagne les ouvriers avec les caméras, il devrait se souvenir que mai 68 c'est aussi onze millions de grévistes qui ont obtenu les accords de Grenelle.
Ils ont obtenu la section syndicale d'entreprise, la revalorisation de leurs salaires et en revalorisant les bas salaires, la France a été débloquée et la croissance a repris ».
Sans doute, après avoir liquidé mai 68, Nicolas Sarkozy rêve-t-il, aussi, de liquider les accords de Grenelle !
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