DÉSIRS D'AVENIR !

Déçus sûrement, mais pas abattus. Cette victoire, nous la voulions. Autant que nous l'espérions. Les Français en ont majoritairement décidé autrement avec, malgré tout, un écart moindre par rapport à ce que les sondages prédisaient. Il n'en demeure pas moins que Nicolas Sarkozy l'emporte en rendant du même coup son identité à la Droite pendant que Ségolène Royal permet à la Gauche de retrouver sa fierté. Un homme de Droite s'installe démocratiquement à l'Elysée pour mener - comme, un brin provocateur, il l'a d'ailleurs revendiqué - un programme de Droite. Pour y parvenir, dans son propre camp, il n'a pas hésité à briser nombre de tabous, engageant une rénovation idéologique dure, réussissant, un peu à l'image de Jacques Chirac sur la fracture sociale, une OPA sur la valeur du travail. Pour contestable qu'il soit, son programme n'en demeure pas moins cohérent. Nicolas Sarkozy n'a jamais promis de réduire les inégalités. Au contraire ! Son message, aider les plus riches à investir pour relancer la croissance et donc l'emploi, renvoie aux vieilles recettes. Même si son discours était d'abord basé sur la rupture, nombre de salariés en ont accepté l'augure … Une chose est sûre : dans cinq ans, cette fois, le Président de la République ne pourra échapper à son bilan. En attendant, la Gauche et le Parti Socialiste doivent maintenant poursuivre leur rénovation, reconnaître que leur culture est maintenant décalée de la réalité sociale. Le débat démocratique doit se poursuivre en même temps que se renouvelle la pensée de la Gauche. Modernisation doit rimer avec imagination. Débarrassée des archaïsmes qui l'ont corsetée, l'espérance existe. Ségolène Royal a montré la voie. Hier soir, elle a appelé à l'engagement et à la vigilance. Elle a fixé le cadre en même temps les conditions de victoires futures. Plus que jamais, les espoirs nés de ces derniers mois autant que les perspectives esquissées durant cette intense campagne électorale entretiennent un authentique, un salutaire désir d'avenir.