26 avril 2008
LA FAUTE AUX FRANÇAIS !
Nicolas Sarkozy a changé. Moins volontariste, moins péremptoire, faisant même preuve d'humilité, sur la forme du moins. Car, sur le fond, le discours demeure identique. La France va (plus) mal et avant d'en rechercher les causes, le Président se défausse sur d'éventuels coupables.
La croissance décroche ? La faute au pétrole, au dollar, aux subprimes et même aux grandes surfaces ! Bien évidemment, si le prix des matières premières, du gaz et des produits de première nécessité s'envolent, la politique gouvernementale ne saurait être mise en accusation.
Bien sûr, des réformes sont nécessaires, même indispensables, s'agissant des retraites. Cependant, l'effort doit être partagé. D'autant que les effets d'annonce sont loin d'être au rendez-vous.
Le déficit public se creuse ? La dette dépasse les 40 milliards d'euros ? Le paquet fiscal et les 15 milliards alloués aux plus fortunés ne sauraient être mis en cause. Simplement, les Français n'ont pas compris le bien fondé d'une mesure qui, demain, privera une partie des bénéficiaires de la prime pour l'emploi afin de financer un hypothétique revenu de solidarité active. En clair, les salariés modestes paieront pour les plus pauvres !
Non, décidément, les Français ne comprennent rien. Même pas que le recours aux heures supplémentaires améliore leur pouvoir d'achat. Tout juste a-t-on oublié de leur transmettre la dernière étude du Ministère du travail qui indique, qu'en moyenne, les salariés ont effectué…45 minutes supplémentaires de temps de travail, soit un gain moyen de…4 euros !
Alors, le Président n'est pas content. Contre lui-même ? Non, bien sûr. De ses ministres ? Certains ont même plutôt intérêt à rentrer dans le rang.
Non, finalement, le pire des maux, la cause de tous les maux, ce sont bien sûr les…trente-cinq heures.
Après l'immigration toujours ressortie à propos de tout et de rien, les Français ne travaillent pas assez.
Déjà, c'est acquis, faute de travailler plus pour gagner plus, ils devront d'abord travailler plus pour cotiser plus (longtemps).
Finalement, si la France va mal, c'est la faute aux Français.
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