JEAN-JACQUES THOMAS : « L’UMP NE PEUT PLUS NIER SA NETTE DÉFAITE ».

La forte progression de l’abstention tant dans l’Aisne qu’à Hirson ne saurait cependant gommer l’effondrement de l’UMP. Dans le département, en effet, avec 44 646 suffrages, soit 28,2 %, Claude Gewerc devance de plus de 6 000 bulletins (4 %) la liste de Droite. De plus, avec 14 827 voix, « Europe Ecologie » frôle les 10 % sans les atteindre (9,3 %) tandis que le « Front de Gauche » dépasse, lui, la barre fatidique des 5 % : 3 543 suffrages et 5,9 %. 

Dans l’Aisne toujours, avec 4,4 % Maxime Gremetz se situe donc derrière le rival communiste, et hormis dans son fief, le Député de la Somme ne réussit pas sa percée. L’écart est plus important encore sur Hirson où le PS et les Verts associés en 2004 atteignent 41 % sur le canton et 42 % sur la ville. De même, le Front de Gauche réalise 11,6 % sur les sept bureaux hirsonnais et 9,3 % sur le canton. De ce fait, Maxime Gremetz fait légèrement mieux sur les treize communes (4,3 %) contre 3,9 % sur la ville.

Cependant avec ou sans l’Extrême gauche, sur la totalité des communes, la Gauche dépasse donc la majorité absolue. Dans le cache du soutien régional, le maintien du FN (15,2 % sur le canton contre 24,4 % en 2004 et 13,8 % sur Hirson contre 22,4 % sur les bureaux hirsonnais) assèche les possibilités de l’UMP qui ne peut qu’espérer capter qu’une (faible) partie des électeurs du Modem et de la seconde liste d’extrême droite, toutes deux créditées d’un peu plus de 3 %.

Le grand perdant de ce premier tour demeure donc l’UMP. Le parti du Président parvient de justesse à passer la borne des 20 % sur le canton mais demeure en deçà sur la ville où la liste de Caroline Cayeux tombe à 19,1 %, sans aucun doute son score le plus faible dans l’Aisne.

Le délitement de la Droite est bien évidemment lié au vote sanction que, dimanche soir, Jean-Jacques Thomas évoquait dans les studios de « France 3 ». « Il existe deux types de vote, y expliquait le 1^er Secrétaire Fédéral du PS. Un vote d’adhésion en faveur de l’action publique conduite par Claude Gewerc, mais également un vote de sanction à l’égard de Nicolas Sarkozy, et l’abstention n’y change rien. Avec un taux de participation moindre aux Européennes, l’UMP avait chanté sa victoire. Aujourd’hui, elle ne peut donc dissimuler sa défaite. »