COMMÉMORATION DE LA FIN DE LA GUERRE D’INDOCHINE : « AFIN QUE CES SOLDATS SANS SÉPULTURE NE SOIENT PAS MORTS POUR RIEN ».
En 2005, pour la première fois, la France rend officiellement hommage aux soldats français tombés en Indochine. Depuis, chaque année, à pareille époque, l’Etat et les communes s’associent dans la commémoration de la fin d’une guerre débutée en 1954 et qui s’acheva dans la cuvette de Diên Biên Phu.
Evoquant tout à la fois le « courage des soldats » et « l’incompréhension d’une large part de la Nation » désireuse, selon lui, d’en finir avec une guerre mondiale qui semblait reprendre, Jean-Jacques Thomas rappela le « sang versé sur la terre rouge du Tonkin, dans les eaux boueuses des rizières de Cochinchine, sur la route coloniale n°1 que les soldats appelaient « la rue sans joie », sur la RC4 baptisée, elle, « route de la mort ».
« N’oublions donc pas, dit-il, ces milliers d’anonymes, ces soldats de vingt ans qui se battaient à 14 000 kilomètres de leur patrie, face à ces fortins accrochés à des pitons calcaires encerclés par la jungle. Sous un soleil de plomb ou sous la pluie tiède des moussons. Souvent seuls avec leur idéal et leur drapeau, ils témoignèrent d’un héroïsme d’autant plus poignant qu’il fut sans témoin, donc sans mémoire ».
Après avoir fleuri la stèle de la place Victor Hugo en compagnie du Président de la section des Médaillés militaires et, lui-même, ancien d’Indochine, le Maire d’Hirson nota encore combien ces soldats vécurent des moments d’exception qu’ils « payèrent parfois au prix le plus fort, celui de la mort, de la souffrance, de l’humiliation ».
L’assistance observa donc une minute de silence à la mémoire de « ces morts sans sépulture, de ces 20 000 soldats français, ces 11 000 légionnaires, ces 15 000 Africains et ces 46 000 soldats indochinois ». « Afin, conclut-il, qu’ils ne soient pas morts pour rien ».