CROISSANCE, ENVIRONNEMENT, ÉDUCATION, FISCALITÉ, TERRITOIRES : LA NOUVELLE DIMENSION DE FRANÇOIS HOLLANDE.
Hier, la seconde journée de l’Université du PS fut incontestablement celle de François Hollande. Sur la forme, très à l’aise, disponible, maniant l’humour et visant juste, l’homme se sent désormais habité par la fonction qu’il brigue. Sur le fond, il lui revenait de plancher sur la dualité « croissance durable – croissance partagée ». Là encore, le candidat à la Présidentielle n’a pas évité l’obstacle. Devant les représentants d’Europe Ecologie-les Verts, assis au premier rang aux côtés de Jean-Jacques Thomas, et après avoir chaleureusement salué Yves Daudigny, le Député de Corrèze n’a rien esquivé. Ni sur la réduction du nucléaire de 25 % d'ici 2025, sur la fermeture des centrales nucléaires vieillissantes, ni sur la nécessité d’investissements sélectifs, ni sur le « besoin d’une nouvelle croissance ».
L’éducation, autre axe essentiel, ne fut pas oubliée pour, au contraire des privations actuelles de moyens et de finances, « permettre à la génération qui vient de vivre mieux que la nôtre et de réussir sa propre vie ». En appelant à la force des idées et des militants, avec certains accents mitterrandiens, François Hollande a tenu un discours de vérité sur la pertinence de la dimension européenne, ou sur le redéploiement des niches fiscales au service de l’emploi, de la compétitivité et de l’environnement.
Réinvestissement et aménagement du territoire : là encore, le propos s’est voulu offensif afin que « les élus puissent librement décider de leurs ressources ». Ce pan de son programme dont il a chargé Jean-Jacques Thomas de le coordonner nécessite selon lui « un nouvel acte de la décentralisation » autant que « des territoires libérés ».
De même s’est-il longuement étendu sur la grande réforme fiscale qu'il fut le premier à appeler de ses vœux et qu’il entend engager dès son élection, afin d'améliorer « le rendement de l'impôt pour rétablir rapidement les comptes publics ». L’occasion de brocarder les « manifestations de riches, ces cortèges qui se constituent, ces pétitions qui s'écrivent et qui demandent, implorent, prient pour être taxés davantage ». « Qu’ils se rassurent et qu’ils attendent, s’exclame-t-il, nous arrivons ! ». La salle exulte. Comme au sortir d’une longue tirade sur la crise économique et financière, il martèle : « la démocratie est plus intelligente que les marchés ».