IRONIE DE L’HISTOIRE EUROPÉENNE, PETER DUMENIL, L’ALLEMAND MORT AU PAYS DE SES ANCÊTRES.

Affecté comme « territorial » à Neuve-Maison pour y surveiller le viaduc d’Ohis et éviter que la ligne de chemin de fer Guise-Hirson ne soit sabotée, Peter Dumenil ne rentrera jamais chez lui. Pris de violents maux de ventre, il entre au Lazaret, l’hôpital militaire allemand implanté à Hirson. Victime d’une péritonite, il y décède le 6 novembre 1914. Aujourd’hui encore, il repose dans le carré militaire allemand du cimetière hirsonnais. Or, il s’en est fallu de peu que Peter ne combatte dans le camp d’en face.

Son ancêtre appartient à la Grande armée de Napoléon. Après la retraite de Russie, il s’arrête à Aix-la-Chapelle où il tombe amoureux d’une jeune allemande. Il l’épouse et fonde une famille dont les enfants et les petits-enfants seront donc allemands. Un siècle plus tard, une autre guerre, tout aussi dramatique, va finalement sceller la vie de Peter, son descendant. Terrible ironie de l’Histoire européenne, le soldat ennemi, inhumé au milieu 1 301 de ses compatriotes, est donc mort dans le pays de ses ancêtres, lui qui aurait pu combattre sous l’uniforme français si l’amour n’en avait décidé autrement.